Depuis sa sortie du groupe Gaz de France en 2007, la société Atelier de Fos (ADF) est devenue une des plus grosses entreprises de services industriels de la région. Spécialisée dans la maintenance des équipements, elle a su diversifier ses activités d’ingénierie pour se développer dans le monde entier. Aujourd’hui présente dans 14 pays, elle n’en oublie pas pour autant ses racines et continue d’investir localement. Mercredi 7 novembre, son président Marc Eliayan a inauguré son nouvel atelier de chaudronnerie à haute-valeur ajoutée de Fos-sur-Mer. ADF a entrepris depuis deux ans de reconcentrer ses moyens de production sur certains sites pour les moderniser : « On a longtemps hésité entre Fos et le Portugal. Finalement, l’Etat français et les collectivités locales ont su nous convaincre d’investir ici », avoue le dirigeant.
Le groupe a consacré 3,5 millions d’euros dans cette nouvelle unité ultra-moderne. L’atelier de chaudronnerie de Fos-sur-Mer est équipé des dernières technologies numériques qui permet par exemple aux machines de communiquer entre elles. Il permettra à ADF de réaliser des appareils plus grands et plus complexes pour des secteurs d’activités de hautes technologies (aéronautique, spatial, nucléaire…). Par exemple, l’entreprise a été choisie pour fabriquer des pièces du futur lanceur de la fusée Ariane 6 à Kourou. Si l’atelier de Fos est d’ores et déjà opérationnel, ADF va poursuivre ses investissements pour les porter à 5 millions d’euros au total en 2020. A terme, cette unité emploiera à elle seule 70 personnes et réalisera 10 millions de chiffre d’affaires par an.
De nouveaux actionnaires pour de nouvelles acquisitions
Parallèlement à cet investissement, Marc Eliayan prépare l’avenir de sa société avec de nouveaux partenaires financiers. Présents depuis ses débuts, Anders Partners et ACE Management sont sortis du capital. Abénex, une société parisienne indépendante de private equity, fait son entrée minoritaire aux côtés du management et de Étoile ID, société de capital investissement du groupe Crédit du Nord, déjà présent et qui remet au pot à l’occasion de ce nouveau tour de table. Cette opération permet de remobiliser des fonds afin de financer la stratégie active de croissance externe de l’entreprise.
En 2016, elle a signé une acquisition très remarquée de Latécoère Services qui emploie près d’un millier de salariés. Mais son appétit ne s’arrête pas là. L’entreprise qui réalise un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros veut doubler de taille en cinq ans. L’objectif affiché dans son plan de développement est de 750 millions d’euros d’activités pour 6 000 salariés en 2023. Et cette croissance passera notamment par l’international. ADF devrait annoncer dans les semaines qui viennent l’acquisition d’une PME israélienne spécialisée dans les technologies de contrôle par laser. L’an prochain, elle s’intéressera aux sociétés de robotiques dans les pays européens limitrophes de la France. « Ensuite, nous avons une cible prioritaire où il faut absolument aller : les Etats-Unis », annonce Marc Eliayan. L’export pèse aujourd’hui 100 millions d’euros pour ADF qui veut atteindre les 250 millions dans cinq ans.