Comment booster les filières stratégiques du territoire pour les hisser au rang de leaders mondiaux ? Pour relever les grands défis, « la Métropole a construit un plan d’actions opérationnel, articulé autour de six orientations stratégiques » explique le document projet (version du 1er mars) que nous nous sommes procurés et qui détaille l’Agenda du développement économique dévoilé lundi 13 mars au Pharo devant les acteurs économiques et la presse.
1. S’affirmer comme une métropole compétitive. 2 Devenir une métropole attractive et ouverte au monde. 3 Se positionner comme une métropole facilitant la vie des entreprises. 4. Développer une métropole entrepreneuriale et innovante. 5. Construire une métropole de proximité. 6 Bâtir une métropole partenariale. Source Document projet. Version définitive 1er mars 2017 Agenda du développement économique. AMPM.
La compétitivité apparaît bien comme le nerf de la guerre économique dans laquelle Aix Marseille Provence compte bien gagner. La volonté est « de cibler les investissements sur des domaines d’activités prioritaires, afin de conforter ou développer leurs masses critiques et d’accélérer la création d’emplois. » Il s’agit de déployer « une politique volontariste de soutien à l’industrie, afin de conforter la capacité du territoire à créer de la valeur ajoutée, à s’inscrire dans la mondialisation. » Et d’affirmer : « Le soutien à l’émergence de véritables hubs de l’économie de la connaissance mêlant recherche, innovation, formation et entreprises. » Plusieurs exemples sont cités dans cheque filière avec des objectifs à court, moyen et long terme.
Santé, industrie, numérique : des objectifs à court, moyen et long terme
Sur la santé, l’objectif long terme est de « devenir un leader dans le secteur des thérapies innovantes. » A moyen terme, la métropole veut compléter « l’offre dédiée aux entreprises de Luminy (plateformes, immobilier, Bioparc) ; mettre en place un hôtel d’entreprise à la Timone et une pépinière Medtech à Aubagne. » A court terme : « livrer et ouvrir la plateforme Mi-mabs et lancer les autres projets opérationnels. »
Dans l’industrie, « soutenu et animé par le pôle de compétitivité mondial Safe (conception de nouveaux concepts d’aéronefs), l’écosystème se structure autour de plusieurs projets structurants : Henri Fabre, Dirigeables (pôle Jean Sarrail à Istres) et Drones (centre d’excellence de Salon de Provence) » observe la Métropole. « Avec un objectif de création de 7.000 emplois à 10 ans, l’avancement du projet Henri Fabre constitue une priorité métropolitaine » souligne encore la collectivité. A long terme, l’objectif est de conforter la position métropolitaine dans « l’Industrie du Futur en croisant, secteurs industriels, recherche et technologies. » A moyen terme, on veut « réussir l’extension du Technocentre Henri Fabre ; industrialiser le projet Dirigeables à Istres ; développer les nouvelles filières en lien avec l’aéronautique (drones, maintenance). Et à court terme, il faut « lancer l’étude de programmation pour le Technocentre Henri Fabre ; installer la Société d’Economie Mixte du pôle Jean Sarrail et lancer l’investissement immobilier. »
Dans le numérique, les ambitions ne manquent pas non plus. A long terme « Aix Marseille veut renforcer le pôle microélectronique, être un territoire d’expérimentation de la smart city et devenir une métropole parmi les plus créatives d’Europe. » A moyen terme, la volonté affichée est d’ouvrir un lieu totem numérique et accompagner la réussite du projet thecamp. A court terme, le projet de la Métropole évoque le lancement d’un plan d’actions numérique et Smart City.
Outre la recherche d’une compétitivité métropolitaine accrue, l’Agenda du développement économique affiche comme impératif l’attractivité du territoire avec son ouverture au monde, « au cœur des échanges euro-méditerranéens. » « Dans un contexte d’économie hyper-mondialisée, la concurrence entre les territoires se joue désormais à l’échelle des grandes métropoles. L’innovation, la créativité, la formation, la culture, le cadre de vie, l’environnement, les infrastructures, sont devenus les éléments forts d’attractivité pour les investisseurs et plus généralement pour tous les talents » souligne le document stratégique.
Pour atteindre le rang de métropole internationale, de nombreux moyens sont évoqués : la constitution d’un « Conseil de l’attractivité » au sein de la gouvernance économique métropolitaine intégrant notamment le Conseil Départemental 13, la CCIMP, la Région et la Métropole pour construire et mettre en œuvre la stratégie d’attractivité métropolitaine; la mise en place d’un « Company Advisory Board », le renforcement de Provence Promotion comme l’agence métropolitaine de prospection, promotion, internationalisation. Autres leviers, des outils nouveaux pour faire briller la Provence et sa métropole.
Concevoir et mettre en place des dispositifs et des lieux emblématiques
Pour changer de dimension, le document stratégique insiste sur les nouveaux outils dont doit disposer la ville-monde en conquête internationale :
« Déployer un accompagnement au plus près des attentes des investisseurs nécessitera également de s’appuyer sur des lieux et événements phares ainsi que sur des ambassadeurs qui ont investi et réussi dans la métropole : > Le Sky Center WTC pour proposer un lieu de référence sur la Métropole
> Un réseau d’Ambassadeurs de la Métropole (orienté vers l’international) à articuler avec les réseaux existants (Massilia Mundi, club M, Marseille Métropole…)
> Un bureau à Paris pour renforcer notre capacité de lobbying et notre travail d’influence auprès des décideurs nationaux et européens (y compris presse, investisseurs)
> Un évènement économique métropolitain d’envergure qui célébrera les réussites économiques du territoire avec remise de trophées, destiné à devenir un rendez-vous incontournable.
> Une cité scolaire internationale sur Euromed, qui permettra d’attirer les familles des talents étrangers, et offrira des cursus internationaux aux enfants de la métropole, en lien avec l’école internationale ITER à Manosque et le lycée international de Luynes. Source Document projet. Version définitive 1er mars 2017 Agenda du développement économique. AMPM.
Compétitivité, internationalisation et… innovation. Cette dernière est le troisième axe majeur de l’agenda. « Classée 40ème des 445 villes les plus innovantes, devant Milan ou Barcelone par l’OCDE, la Métropole est aussi un véritable incubateur à success stories. Elle possède une culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat qui s’épanouit grâce notamment à la richesse de l’écosystème de soutien aux acteurs de la recherche et développement publics et privés. » se félicite la Métropole. Il reste à confirmer avec l’émergence de tech champions pourvoyeurs d’emplois. Comment ? « Ces dernières années, la chaîne de l’innovation s’est largement étoffée autour de nombreux acteurs, pour notamment accompagner la recherche vers le marché, faciliter la recherche partenariale (sociétés de valorisation plateformes technologiques, pôles de compétitivité) ou encore accompagner la création d’entreprises et l’entrepreneuriat innovant (technopoles, pépinières, incubateurs, accélérateurs publics et privés). Un environnement déjà riche, qu’il convient de renforcer, coordonner et rendre plus visible auprès des entreprises pour créer les conditions favorables à l’innovation ouverte et collaborative, au transfert de connaissances, aux rencontres business et devenir ainsi le creuset de l’entrepreneuriat innovant.»
Un territoire démonstrateur et expérimentateur
« Dans ce contexte, la Métropole a un rôle central à jouer. En tant que financeur et coordinateur des politiques de soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat mais également en tant qu’acteur de l’innovation à part entière. Cette posture forte se traduit par la volonté de faciliter l’expérimentation et l’accès au marché des produits et services développés par les jeunes pousses du territoire en devenant un « territoire démonstrateur et expérimentateur ». Une révolution qui impacte aussi en interne à la collectivité. La Métropole reconnaît qu’elle doit elle-même faire « évoluer son fonctionnement et ses modes d’intervention en interne pour mieux prendre en compte les besoins de ses usagers et accroître la contribution des efforts R&D consentis sur le territoire au service des grands défis économiques, sociaux et environnementaux métropolitains. L’ensemble de ces démarches doit soutenir la mue progressive de la métropole vers une « Métropole-Intelligente ». Dont acte. Les objectifs et les actions envisagés ne manquent pas d’ambition et se résument par cet objectif à long terme : « s’affirmer comme « LE » territoire privilégié pour innover et entreprendre de l’Europe du sud. »