Pour le FN, la vie est bête
« Il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant du réfugié qui ne possède rien sauf sa vie ». Cette phrase est de Marguerite Yourcenar, sauf qu’elle ne parlait pas de « réfugié », mais « d’animal ». C’est sans doute pour cela que Marine Le Pen emprunte à la femme de lettres, sur le site du collectif Belaud-Argaus, qu’elle vient de créer pour soutenir la cause animale. La patronne du FN a encore puisé dans son immense culture littéraire, pour évoquer le chat de Joachim du Bellay (Belaud) et le chien d’Ulysse (Argaus dans l’Odyssée d’Homère). Tant de science laisse sans voix. Mais pas sans encre. On imagine qu’elle aura du mal à convaincre dans cette nouvelle croisade, les chasseurs très présents dans les départements où le FN prospère (Vaucluse, Bouches-du-Rhône et Var) comme les partisans de la corrida pour qui plaide Gilbert Collard. L’important c’est de ratisser large. Attention les filets dérivants sont également combattus par les défenseurs de l’espèce animale.
Gaudin peut-il soutenir Sarko ?
Dans la bataille des idées, ou au moins des intentions, qui fait rage chez les Républicains, Nicolas Sarkozy vient d’ajouter un thème qui va être difficile à gérer pour tous ses supporters. Il veut faire baisser, s’il est élu en 2017, significativement le nombre de fonctionnaires. De quoi faire trembler la mairie de Marseille et son syndicat maison Force Ouvrière, qui, avec les 11 500 agents ont les yeux de Chimène pour ce vivier d’électeurs potentiels. Jean-Claude Gaudin va faire une nouvelle fois tonner son bel organe pour stigmatiser ces politiques parisiens (ou de Neuilly) « qui ne nous aiment pas ! »
Une brève pour l’OM, une double page pour Consolat
C’est un club de quartier qui a les honneurs du Monde de samedi-dimanche. Le foot n’étant plus ce qu’il a été à Marseille, Consolat évolue en Nationale mais pourrait, nous explique l’excellent Gilles Rof, s’il se maintient à la tête du classement, accéder à la Ligue 2. Du coup se pose la question d’un stade susceptible de recevoir cette compétition. Seul le Vélodrome est agréé, mais on voit mal l’OM partager sa pelouse avec les vaillants petits soldats de Consolat. Mais le cauchemar serait plus terrible encore si l’OM était rétrogradé en D2. En attendant Le Monde dont la passion pour le ballon rond n’est pas franchement avérée, se passionne pour cet étrange feuilleton que seule Marseille est capable d’écrire.
Et Maryse, elle résiste pas peut-être
Jérémie Cornue, efficace président des « Journées de l’éloquence » qui se dérouleront du 21 au 28 mai prochains à Aix, a choisi avec ses amis de proposer cette année comme thème, la Résistance. Parmi les figures, que de jeunes ou confirmés talents évoqueront, De Gaulle Churchill, Guy Mocquet, Robert Desnos et enfin Lucie Aubrac. N’auraient-ils pas oublié nos sémillants organisateurs dans cette liste prestigieuse, la résistante du moment. Maryse Joissains qui se bat bec et ongles depuis des mois, pour faire face à l’hégémonie de Marseille qu’elle pressent et combat avec la mise en place de la grande métropole. Pour se faire entendre, il ne lui reste donc qu’à prendre le maquis mais il a quasiment disparu avec l’urbanisation du Pays d’Aix. On aurait bien vu une passe d’armes à la Churchill, entre Maryse et Jean-Claude Gaudin : « Monsieur si vous étiez mon époux, je mettrais du cyanure dans votre thé ! « Mme si vous étiez mon épouse, je le boirais ! ».
Ca va saigner dans les hôpitaux
Les responsables des hôpitaux de Marseille – Catherine Geindre directrice de l’AP-HM et le Pr Rossi président de la commission médicale – annoncent la fin de la récré. On va désormais tout faire pour en finir avec un déficit aussi abyssal que chronique (55 millions et une dette d’1 milliard) et on va, promis-juré, lutter contre tout ce qui affaiblit ce grand corps malade. A commencer par l’absentéisme qui est selon ceux, qui ont à charge l’avenir de la première entreprise de Marseille, une maladie marseillaise hautement infectieuse malgré tous les diagnostics qui disent le contraire à commencer par ceux des syndicats majoritaires. Lorsqu’on connait les liens qui relient les hôpitaux à la municipalité aussi solides que ceux qui fixent un patient à une table d’opération, on souhaite bon courage à ce duo qui part ainsi en guerre, en appelant au passage aux deniers de l’Etat, c’est-à-dire à ceux des contribuables. On attend avec impatience les audits qui vont éclairer ce pronostic vital. Dans une récente chronique dans Le Point, Didier Raoult qui fut Président de l’université de la Méditerranée, disait son effarement devant le nombre de CDD qu’utilisait son établissement. Il y a de fortes chances que les raisons de l’effarement à venir pour les hôpitaux seront multipolaires. Ou ne seront pas.
Puisqu’on vous le dit
Les élus de la majorité chargés du centre-ville l’admettent désormais la commercialisation de la rue de la république est un échec. La faute aux bailleurs qui sont disent-ils 20 à 30% au-dessus des prix du marché, notamment pour les commerces situés au pied des immeubles. Il faut donc revisiter notre champ lexical lorsque nous voyons un trompe l’œil en lieu et place des échoppes promises en 4 par 3 et en technicolor. Lorsque vous lisez que l’ouverture est pour « bientôt » il faut comprendre en fait il est « bien tôt » pour y penser. Pourtant ici et là les travaux continuent. Et peu à peu la rue qui avait été joliment rénovée de fond en comble, se voit accoler ici et là les rustines de goudron qui prouvent qu’il y a de la vie dans les immeubles, puisque de nouveaux raccordements apparaissent. Bon on regrettera que le revêtement et le pavage initiaux ne soient pas respectés, mais comme on dit : où il y a de la vie il y a de l’espoir.
Ce qui manque à la Fabrique
Nous l’avons déjà écrit. Philippe Pujol prix Albert Londres 2015 pour une série d’articles parus dans La Marseillaise a récidivé avec un excellent bouquin La Fabrique du monstre (Edition des Arènes). Son succès avéré est mérité et notre confrère est invité sur tous les plateaux et pour de nombreuses conférences. Nous nous permettrons d’apporter un bémol à ses louanges. Il explique avec une précision chirurgicale les liens qui unissent ici et là les politiques pour le pire souvent. Le scientifique de formation qu’il est, aurait dû user d’un schéma, mieux d’une sorte d’arbre généalogique, pour nous faire comprendre d’un seul coup d’œil comment untel tient un autre, qui lui est lié avec une autre, qui elle-même avait des liens avec celui-là, dont la famille… etc. Cette suggestion confraternelle dite, le livre reste aussi passionnant qu’effarant.