Dessiner les places du futur en capitalisant sur les structures smart city déjà existantes : voilà l’objectif du programme Aix Living Places. « Depuis deux ans, nous travaillons sur des projets d’une ville connectée à l’image d’Aix-en-Provence, axée sur le patrimoine, l’attractivité économique et la culture », explique Jérôme Richard, directeur numérique, systèmes d’information et innovation du Pays d’Aix, lors des rencontres Smart City organisées à La Coque, mardi 21 novembre par le pôle de compétitivité SCS.
Quinze totems d’informations numériques sont déjà installés à travers la ville depuis 2014. Des écrans tactiles qui proposent une gamme d’informations pratiques directement tirées de l’application mobile de la ville d’Aix : emplacement des commerces, des points d’intérêt, des édifices religieux, des parcs et des marchés de la ville ainsi que des outils de géolocalisation des divers équipements culturels et sportifs. « Nous voulons à présent déployer le wifi public, déjà disponible sur la place Mozart sur toutes les autres places de la ville, uniformiser notre système digital et de l’approfondir autour de la qualité de vie des usagers : mesure du bruit, qualité de l’air en temps réel. »
Sur la nouvelle place Verdun / Prêcheurs / Madeleine, dont la fin des travaux est prévue pour 2019, la Ville mettra en place une borne de réalité virtuelle, qui permettra de visualiser l’endroit à différentes époques du passé. « Un site totem sera également mis en place à la bibliothèque Méjanes pour partager et expliquer l’expérience et collecter leurs avis », précise Jérôme Richard. Cet espace sera composé d’une table digitale interactive proposant une carte 3D de la ville, mettant en valeur les données mesurées, ainsi qu’une maquette et l’accès à des témoignages vidéo. Une consultation citoyenne est actuellement menée sur la population des 11-17 ans, et sera étendue à tous les habitants.
Améliorer le fonctionnement de la ville grâce à la smart city
Pour la Ville, c’est également une façon de prendre en charge diverses problématiques comme l’augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que le risque de saturation des axes routiers et la pollution accrue en centre-ville. « Nous avons pour objectif d’optimiser les services de la ville : connaître les flux piétons et les déplacements, l’entretien et la maintenance. C’est aussi une façon de nous poser en vitrine de l’innovation et ainsi favoriser le développement économique », ajoute le directeur de l’innovation du Pays d’Aix. Le budget pour la smart city est d’environ 300 000€ par an.
Huit cas d’usages ont ainsi été identifiés pour améliorer le fonctionnement de la ville grâce à la smart city, au travail mené avec l’urban lab de thecamp, l’industriel Cisco et JN Lab de Jaguar Network, qui assure la liaison entre tous les composants et fournit les technologies à thecamp. La mesure du flux piéton tout d’abord, afin d’évaluer l’impact de la politique de piétonisation de la ville et de fluidifier les flux ; l’éclairage intelligent en partenariat avec ComNetwork ; les corbeilles connectées pour connaître en temps réel leur remplissage et optimiser les services de nettoyage, qui seraient fournies par l’aixois Mios ; la logistique urbaine afin d’améliorer le transport de marchandises ; la mesure de la qualité de l’air afin de renforcer le dispositif déjà en place par AirPaca ; la mesure des îlots de chaleur, en relation avec AMU. Les deux derniers cas d’usage concernent l’arrosage intelligent et la mesure du bruit : la Ville cherche encore des partenaires pour l’accompagner.