En ce 20 décembre avait lieu la bravade calendale à Aix, fête provençale marquant le solstice d’hiver. De nombreux groupes de «bravadaires» se sont joints à la manifestation culturelle qui s’est emparée des rues du centre d’Aix pour le plaisir des milliers de spectateurs.
Une tradition provençale au coeur d’Aix-en-Provence
Cette tradition provençale séculaire a été instaurée à Aix en 2004. Et en 12 éditions, la manifestation attire de plus en plus de groupes culturels. En plus des associations aixoises, l’événement a rassemblé un groupe istréen qui participait pour la première fois, une association de Plan-de-Cucques qui fêtait sa deuxième édition, les “bravadaires” de Barjols (Var) et les lanceurs de drapeaux d’Asti (Italie).
Après un défilé matinal dans les rues d’Aix, l’ensemble des participants à cette parade provençale s’est regroupé à 10h45 sur la place de l’archevêché pour la traditionnelle offrande de la pompe aux autorités. L’adjoint au maire d’Aix, Jean-Pierre Bouvet, Hervé Guerrera (Partit Occitan), conseiller municipal aixois d’opposition et un élu de l’Isère ont reçu la pompe à l’huile, spécialité provençale de Noël. Les associations prenant part à la Bravade Calendale ont également reçu une pompe chacune. Puis, Arlette Ollivier, conseillère du maire d’Aix aux affaires provençales qui vient d’intégrer le conseil municipal à la suite de la démission de Sophie Joissains, a pris la parole pour évoquer cette fête comme une «volonté politique» de conserver la culture provençale et les traditions populaires. Enfin, le discours en provençal de Jacques Mouttet, capoulié du Félibrige (chef du Félibrige, association pour la conservation et la promotion de la culture provençale), a conclu la cérémonie et la première partie de la Bravade.
A 14h30, les participants à la Bravade ont formé un cortège qui s’est élancé du haut du cours Mirabeau jusqu’à la place de la Rotonde. Chaque association défilait en tenues traditionnelles, à l’exception des lanceurs de drapeaux d’Asti qui portaient des costumes arlequins. Les groupes qui battaient le pavé ont fait honneur à la culture provençale par de la musique et des danses traditionnelles. Les lanceurs de drapeaux italiens ont fourni, quant à eux, une performance remarquable.
Des mesures de sécurité importantes
Pour cette édition de la Bravade Calendale, des mesures de sécurité particulières ont été mises en place par rapport aux autres années «en raison des attentats de Paris» apprend-on de source municipale. Ainsi, cette année, l’offrande s’est effectuée place de l’archevêché et non place de l’hôtel de ville. De plus, les «bravadaires» de Barjols, qui portent le tromblon (fusil du 18ème siècle) n’ont pas été autorisés à tirer en l’air cette année, comme lors des précédentes éditions. En remplacement, ils ont tiré des serpentins géants aux couleurs de la Provence (jaune et rouge). Dans son discours en provençal, le capoulié du Félibrige a également fait référence aux tragiques événements du 13 novembre.
Dans le cadre de l’état d’urgence, la manifestation était également très surveillée. De nombreux effectifs de police municipale ont été déployés. Des militaires ont également été aperçus, fusil au poing, au sein même du cortège, et aux abords de celui-ci. Ces mesures de sécurité ont été particulièrement remarquées par le public présent au défilé du Cours Mirabeau. Un aixois qui y assiste chaque année a jugé «démesurée» la présence d’autant de forces de l’ordre, pour un événement culturel dans une ville moyenne de province comme Aix-en-Provence.