« C’est pas facile, je vous le dis depuis trois exercices ». La mine grave, Gérard Bramoullé (photo archives), 1er adjoint de la Ville d’Aix-en-Provence, délégué aux finances, a présenté le budget primitif de la commune en 2017 lors du conseil municipal du 03 février.
Des impôts locaux stables depuis 2001
Se plaignant de dotations de l’État en baisse (-15%), Gérard Bramoullé se plaint de la difficulté pour la municipalité de joindre les deux bouts tout en protégeant « le pouvoir d’achat du contribuable aixois ». Cette année encore, l’adjoint aux finances se félicite de tenir l’engagement pris par la première majorité de Maryse Joissains en 2001, et toujours reconduit depuis : ne pas augmenter les taux d’imposition pour les impôts locaux. Gérard Bramoullé entend rester sur cette ligne malgré les embûches budgétaires «Le préfet Stéphane Bouillon bloque la vente des parkings », ce qui empêche à la Ville d’Aix d’encaisser 13 millions d’euros.
Néanmoins, cette volonté politique fiscale assumée ne satisfait pas tout le monde. Le conseiller municipal d’opposition Lucien-Alexandre Castronovo (du groupe d’opposition Démocratie pour Aix) a pris la parole pour s’indigner de la proportion des dépenses d’investissements qui réduit d’année en année alors que celle des dépenses de fonctionnement augmente. Il a souligné le niveau jamais atteint du budget de fonctionnement de la mairie. Pour contenir ces coûts, il propose une « majoration de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires », expliquant qu’une telle mesure « pourrait adoucir la situation budgétaire ».
Josiane Solari, conseillère municipale non-inscrite élue sur la liste Front national, suggère plutôt de « resserrer les effectifs » pour réduire les dépenses de fonctionnement.
La Métropole préoccupe
Mais, Gérard Bramoullé n’a pas seulement péroré contre l’État dont il juge « l’autorité malmenée ». Le premier adjoint s’est également emporté contre la Métropole comparant Aix-Marseille-Provence au film de science-fiction Métropolis (de Fritz Lang, 1924). Lors de son allocution, il s’en est pris à l’institution intercommunale « ce qui pèse le plus sur nos épaules, c’est la Métropole ». Il reproche notamment à la nouvelle entité une baisse considérable du budget d’investissements « il a été raboté de 200 millions d’euros, dont 60 millions qui concernent le Pays d’Aix ».
Le budget et la gestion de l’eau aussi pose beaucoup de questions. Avec la réforme territoriale, cette compétence ne se gère plus à l’échelon municipal, mais au niveau intercommunal. Seulement, l’adjoint en charge de ce sujet, Jules Susini, évoque « un temps mort » de plusieurs années (d’autres élus parlent même d’une décennie) avant que la situation ne soit harmonisée entre toutes les communes. En attendant, « la ville d’Aix garde sa maitrise de l’eau » affirme-t-il, puisque la distribution est assurée par une régie municipale. L’harmonisation sera plus délicate car certaines communes fonctionnent en régie, d’autres ont opté pour une gestion privée, et la durée des contrats engagés varie selon les municipalités.