Le mercredi 17 avril 2019 est une date à retenir pour les Aixois. Pour la première fois, les bars et restaurants situés sur l’une des places les plus passantes du centre ville sont fermés et ce pour des semaines voire des mois à venir. La raison ? La plupart des tenanciers de la place Richelme emploieraient du personnel non déclaré notamment au moment de la fermeture afin de plier les terrasses. Bien que les établissements contestent les faits de travail dissimulé, la sanction est tombée ce mercredi 19 avril et elle demeure sans appel. Le Duplex écope d’une fermeture administrative d’une durée de trois semaines, le Bar des PTT d’un mois et L’Unic et L’Horloge de deux mois. La sanction la plus lourde est attribuée au Petit Bistrot qui est contraint de fermer pendant près de trois mois. Après le bar l’Estello situé sur le Cours Mirabeau fermé depuis le 10 avril pour une durée de trois mois pour vente d’alcool aux mineurs et ivresse sur la voie publique, les sanctions administratives se propagent dans le centre historique, poumon économique (et festif) de la ville.
« Un harcèlement policier auprès de la profession et un climat délétère »
Mickael Mendez vice président de l’antenne aixoise de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) dénonce « un harcèlement policier auprès de la profession et un climat délétère. » Sur Facebook, on peut notamment lire dans le groupe « tu es d’Aix-en-Provence si … » de nombreux commentaires d’habitants aixois interloqués par ces fermetures. Adrien V., un habitant du centre ville âgé de 27 ans fait part de son sentiment vis à vis de ces fermetures administratives à répétition : « On a l’impression d’être dans une ville réactionnaire, c’est beaucoup trop là. Même s’il y’a des abus de la part des commerçants, une ville étudiante a besoin d’avoir des bars ouverts. En plus, les nuisances sonores vont se déplacer dans la rue et dans les appartements étant donné que ces fermetures arrivent en fin d’année universitaire ce sera donc pire pour les habitants. » Mickael Mendez rappelle « les lourdes retombées économiques liées à ces fermetures que ce soit pour les maraîchers, les employés, les patrons ainsi que pour les commerces alentours. On ne va pas se mentir, nous commerçants nous ne sommes pas des enfants de coeur, mais nous ne sommes pas des criminels non plus et là on nous traite comme si, on n’en peut plus. Aucun dialogue n’est possible avec la police, ils n’agissent que par la sanction et étouffent le coeur économique de la ville » ajoute-t-il.
Maryse Joissains consulte avant d’envisager des assouplissements
Le vendredi 26 avril, Bernard Marty président de l’UMIH 13 était accompagné de Jean-Paul Bonnet président de la section aixoise et de Mickael Mendez son vice-président pour évoquer avec Maryse Joissains les nombreuses problématiques des commerçants. « Nous avons abordés deux sujets qui nous préoccupent principalement en tant que tenanciers : les fermetures imposées à 1h ainsi que la pression policière que nous ressentons constamment illustrée notamment par la sanction que nous jugeons très sévère appliquée aux bars de la place Richelme. Nous avons était agréablement surpris par l’accueil qui nous a été réservé. Madame le Maire a écouté nos doléances et était ouverte au dialogue. Elle nous a proposé de trouver une solution qui convienne à la fois aux commerçants, à la police et aux riverains » précise Mickael Mendez. Pour cela, un rendez-vous devrait avoir lieu prochainement afin de signer un accord entre la mairie, la préfecture de police et l’UMIH et de permettre aux commerçants de bénéficier des retombées économiques engendrées par la saison estivale. Mais avant de prendre une nouvelle décision Maryse Joissains souhaite consulter. Suspense.