Il y a un peu plus de 12 ans s’éteignait Christiane Singer à Vienne, en Autriche. L’issue d’une vie intellectuellement riche pour celle qui naquit à Marseille en 1937, d’un père d’origine juive hongroise et d’une mère aux ascendances russe et tchèque. Comme souvent au cours de l’histoire, la cité phocéenne constitua un refuge pour cette famille persécutée dans une Europe centrale des années 1930 en proie à ses démons antisémites. La jeune Christiane grandit donc à Marseille, fut élève du conservatoire de diction et d’art dramatique de la ville, puis suivit des études de lettres à Aix-en-Provence, à l’issue desquelles elle obtint un doctorat en Lettres modernes.
Du 1er au 30 octobre, à l’initiative de l’Espace régional et du département civilisations de la bibliothèque, l’Alcazar de Marseille rend donc un hommage à cette écrivaine, essayiste et romancière de talent, dans le cadre d’une exposition intitulée « Christiane Singer, une voix entre chair et ciel ». La programmation permettra au spectateur de revisiter l’oeuvre littéraire de celle qui fut distinguée par de nombreux prix : prix des libraires pour La Mort viennoise en 1979, prix Albert-Camus pour Histoire d’âme en 1989, et le prix de la langue française en 2006 pour l’ensemble de son œuvre. La grande dame, qui à partir de 1973 rejoignit en Autriche son époux le comte Georg von Thurn-Valsassina, mourut des suites d’un cancer qui l’emporta en six mois, non sans avoir livré ses Derniers fragments d’un long voyage, un journal écrit dans les derniers mois de sa vie.
Christiane Singer nous a légué cette image d’une amoureuse de la littérature, en plus d’un immense sentiment de fierté pour la ville qui la vit naître. Une histoire à redécouvrir à l’Alcazar.