Les deux principaux repreneurs, Liberty Steel et Schmolz & Bickenbach, ont passé huit heures, mercredi, à présenter leurs offres à la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg. Mardi, les comités dʼentreprises des cinq sites français de lʼaciériste ont voté en faveur de Liberty Steel avec trois voix pour et deux contre. A lʼusine de Fos-sur-Mer, les 350 salariés ont même choisi lʼoffre du britannique à lʼunanimité. Une décision compréhensible car ce candidat est le seul à proposer de reprendre la totalité du site quand son concurrent Schmolz & Bickenbach prévoit de fermer le train à fils de Fos qui emploie 120 personnes.
Quand le procureur contredit les syndicats
Liberty Steel semblait donc avoir pris un sérieux avantage dans la course à la reprise à la veille de lʼaudience dʼhier. Pourtant, a lʼissue des présentations des repreneurs, le procureur de la République a finalement annoncé quʼil optait pour pour lʼoffre de Schmolz & Bickenbach. Une mauvaise surprise pour les représentants du personnel qui penche davantage pour Liberty Steel qui est le seul à reprendre lʼensemble des sites et des 1 600 salariés. « Je suis très étonné de ce positionnement qui va à lʼencontre de lʼavis des administrateurs judiciaires, des représentants du personnel et de la volonté des collectivités locales. Je demande maintenant à l’État de prendre position pour sauvegarder lʼemploi dans cette entreprise. Jʼose espérer que les travailleurs dʼAscométal ne vont pas payer les pots cassés de lʼamitié franco-allemande si cher au gouvernement », se demande Pierre Dharréville, le député communiste de la 13ème circonscription qui sʼest rendu à Bercy la semaine dernière pour discuter du dossier.
Schmolz & Bickenbach propose un projet industriel sérieux sur la consolidation des aciers spéciaux en Europe et la complémentarité entre les installations françaises et allemandes mais il nʼinclue pas lʼentreprise nordiste dʼAscoval et prévoit dʼabandonner une partie des activités de Fos. En tout, son projet table sur la reprise de 1 250 salariés seulement. Au terme de cette journée, lʼavis du procureur de la République pèse lourd dans la balance mais la décision reste entre les mains du tribunal. La décision finale sera annoncée le lundi 29 janvier.
Pour aller plus loin :
> Quatre repreneurs en lice pour Ascométal
> Ascométal : Liberty Steel demande lʼaide de la Région pour reprendre le site de Fos
> La Région Sud prête à aider Liberty House pour la reprise d’Ascométal
> Ascométal : Schmolz & Bickenbach reprend finalement Fos-sur-Mer