La séance du conseil municipal aixois s’annonçait mouvementée vendredi 19 juillet, en raison notamment de l’actualité politique de ces dernières semaines, et les mouvements attendus dans l’assemblée (lire notre précédent article).
A l’ouverture, l’ambiance est électrique dans la salle des États de Provence. Les regards sont tournés vers le groupe Aix-au-cœur et sa présidente, Anne-Laurence Petel, ex-députée de la 14e circonscription. Cette dernière a fait face à de vives critiques en raison de sa décision controversée de ne pas se retirer au second tour des élections législatives, ce qui, selon ses adversaires, a conduit à l’élection du député d’extrême droite Gérault Verny.
Béatrice Bendele : « A partir de 2023, les prises de position de Madame Petel se sont progressivement droitisées »
Les élus Béatrice Bendele et Alain Parra, autrefois ses alliés, ont décidé de prendre leurs distances et siègent désormais comme indépendants, honorant leur mandat au centre de la table. Émue, Béatrice Bendele fait entendre à l’assemblée sa décision de s’écarter d’Anne-Laurence Petel : « à partir de 2023, les prises de position de Madame Petel se sont progressivement droitisées, son positionnement a évolué et je ne retrouvais plus mes valeurs, qui sont sociales-démocrates ». L’élue pointe du doigt « un fossé qui s’est creusé », la mettant parfois « mal à l’aise » au sein du conseil municipal.
Aux côtés de son collègue Alain Parra, également démissionnaire, Béatrice Bendele appelle « ceux qui le souhaitent » à rejoindre le duo pour former un groupe, le règlement du conseil municipal nécessitant qu’un groupe soit composé d’au moins trois élus. Leur décision est saluée par l’élue d’Aix-en-partage, Claudie Hubert, « nous félicitons Monsieur Parra et Madame Bendele pour leur courage ».
Anne-Laurence Petel : « lorsque je décide de me maintenir, je fais face à deux populismes ».
De son côté, Anne-Laurence Petel joue la carte de l’apaisement : « Je souhaite que ces débats de groupe restent internes et ne soient pas étalés ni dans la presse ni lors du conseil municipal. Quand j’ai conçu Aix-au-cœur, c’était et c’est toujours un groupe ouvert aux talents citoyens, avec des militants qui ne partagent pas forcément mes prises de position mais trouvent leur place dans le groupe. Mes prises de position nationales n’engagent que moi, et j’estime que lorsque je décide de me maintenir, je fais face à deux populismes ».
L’élue macroniste se montre toujours aussi critique vis-à-vis du Nouveau Front populaire, « incapable de s’accorder », responsable de la « bordélisation de l’hémicycle par La France Insoumise ». Citant les mots de la présidente de la région Centre-Val de Loire, Christelle Morançais, elle ajoute : « je ne vois aucune différence entre un candidat de La France Insoumise et un candidat PS ou écologiste qui a pactisé avec Jean-Luc Mélenchon et ses idées anti-républicaines. Enfin si, peut-être une : l’un assume y compris le pire, et l’autre se compromet dans le déshonneur ». Sa réponse est rapidement interrompue par la maire d’Aix, Sophie Joissains.
Du côté de la gauche, le groupe Aix-en-partage présente son nouvel élu, Emmanuel Henry, avocat aixois, qui remplace Gaëlle Lenfant. Le chef de file du groupe de gauche, Marc Pena, élu le 7 juillet dernier comme député dans la 11e circonscription est absent.
A suivre : les dossiers (budget supplémentaire, uniforme à l’école, attribution de subventions, nouveaux mécénats) du conseil municipal d’Aix