Les temps sont durs pour Sibell. La PME de production de chips, basée à Aubagne, a été placée en redressement judiciaire, le 27 février 2019, par le tribunal de Commerce de Marseille, rapporte La Provence jeudi 28 mars 2019. Outre d’importantes dettes fournisseurs, l’entreprise subit là les effets d’une escroquerie de la part d’un repreneur.
Une vente mais pas d’argent…
Après trois exercices déficitaires consécutifs depuis 2015, la holding Holfimer qui détient Sibell souhaite proposer son bâtiment principal en leasing pour récupérer de l’argent frais. « Le projet avait été validé par deux banques : CIC et Société Générale », confie à Gomet’ Gilles Benkemoun, directeur général (DG) de Sibell. Rapidement, un repreneur potentiel se manifeste : Ecfib France. Il ne s’intéresse pas au bâtiment, mais souhaite racheter la société ainsi que son usine en Espagne. Le projet séduit les propriétaires qui acceptent de vendre. Sauf que rien ne se passe comme prévu. « Nous n’avons jamais reçu l’argent », résume Gilles Benkemoun, fils de Charles Benkemoun, le fondateur de Sibell. Face à la situation, Holfimer dépose une plainte pour faux et usage de faux, auprès du Procureur de la République de Marseille.
Dans un même temps, un fournisseur à qui Sibell doit 40 000 € saisit le tribunal de commerce de Marseille pour réclamer le placement en redressement judiciaire de Sibell. « Vue la situation dans laquelle nous nous trouvions alors, nous avons demandé à notre avocat de ne pas plaider et avons accepté le placement en redressement judiciaire », explique le DG. Une démarche qui a notamment conduit à l’annulation, par le tribunal de commerce, de la vente de l’entreprise et de son usine espagnole, mardi 26 mars 2019.
Délai de dépôt des offres de reprise prolongé
La direction de l’entreprise est aujourd’hui écartée. C’est un administrateur judiciaire qui assure la gestion de Sibell. Pour autant Holfimer ne lâche pas l’affaire. « Nous allons proposer un plan de continuation », annonce Gilles Benkemoun. Pour réunir les fonds nécessaires, la holding négocie actuellement avec plusieurs partenaires financiers. Mais rien n’est encore bouclé. Le projet prévoirait la poursuite de l’activité de la société et le maintien de l’ensemble de ses salariés, dont 95 en contrat à durée indéterminée (CDI). Début mars 2019, Holfimer a réinjecté de l’argent dans les caisses de Sibell afin d’assurer la continuité de ses activités. « Nous nous sommes également portés caution pour des financements trouvés par l’administrateur judiciaire. Nous jouons le jeu », poursuit Gilles Benkemoun.
Holfimer a bien demandé une prolongation du délai de dépôts des offres de reprise pour l’entreprise en redressement judiciaire, comme l’écrit La Provence. Selon nos informations, le tribunal de commerce a accepté cette requête. Les candidats auraient désormais jusqu’à la mi-avril 2019 pour déposer leurs dossiers. A l’heure actuelle, ils sont trois à avoir signé la clause de confidentialité. Un quatrième candidat potentiel serait également très intéressé. Mais, pour l’heure, aucune offre n’a encore été formellement déposée.
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