En moyenne, l’an passé, l’activité des ports français s’est améliorée de 2%. Marseille -Fos fait beaucoup mieux, en doublant ce taux de croissance, à 4% ! Un redressement qui bénéficie à toutes les filières. Le poids total des marchandises frôle les 82 millions de tonnes et les raffineries bordant l’étang de Berre ont tourné à plein régime, presque 50 millions de tonnes de vrac liquide traitées.
Pour les conteneurs, alors que les ports du nord de l’Europe enregistrent un net recul, ce trafic de boîtes a bondi ici de 15% en trois ans. En 2016 s’ouvrira une nouvelle ligne roro (roulier roll-on, roll-off) avec Civitavecchia, la porte d’accès à Rome. Charbon et produits laitiers, comme les bananes, sont revenus sur les quais, mais le sucre régresse, depuis la fermeture de l’usine de Saint Louis. En revanche, les céréaliers se réjouissent de voir doubler leur capacité de silo, qui atteint maintenant 60 000 tonnes.
Forme 10, la géante
En nombre de passagers, embarqués ou débarqués, 2015 fut aussi un bon crû. Un million et demi de croisiéristes. Plus 8% de passage vers Tunis. Mais les difficultés de la SNCM (rebaptisée désormais Maritima Ferries) ont provoqué une chute de 12% des réservations, quoique chaque mois encore, plus de 50 000 personnes naviguent entre la Corse et le château d’If. Au total, un record historique est battu : deux millions et demi de voyageurs. Le port espère s’approcher cette année des trois millions !
Avec la mise en service en septembre prochain de la forme 10 – plus grand bassin de radoub de toute la Méditerranée – la réparation navale devrait aussi enrichir son niveau de performance. Cargo ou yacht de plaisance, une centaine de vaisseaux ont été rénovés l’an dernier.
Rail et fluvial
Le ferroviaire ne relie pas seulement Fos à Marseille, mais ces docks à Genève et Paris, voire Strasbourg et Rotterdam. 17 chargeurs, à l’instar d’Intermarché ou Leroy-Merlin, ont régulièrement recours au fluvial, sur une large part du bassin Rhône et Saône.
Les principaux opérateurs portuaires auront investi plus de 50 millions ces douze derniers mois. Le port lui même un peu moins, mais ici également le budget s’amplifie. Afin notamment de recevoir les énormes colis destinés à Iter de Cadarache, 84 millions seront débloqués en 2016. En contre-partie, les responsables de la Joliette ont plaisir à percevoir un coquet loyer versé par les 190 boutiques des Terrasses du port (un montant qui n’a pas été révélé à la presse).
Cette année seront mises en service deux unités de production de thalassothermie. En collaboration avec les collectivités territoriales, les dirigeants du premier port de France espèrent bien consolider à l’avenir les 43 000 emplois, directs ou indirects, générés ici par la navigation maritime et ses connexions multimodales. Tout en continuant à restaurer leur image.. Allant jusqu’à observer qu’il y a désormais plus de grève à Anvers qu’à Marseille !
(Illustration : Christine Cabau-Woehrel, la directrice du Grand port maritime de Marseille. Crédit photo © Jean Yves Delattre)