Dans le cadre de l’examen final du projet de loi de finances 2019, dans la nuit de mardi à mercredi 19 décembre, l’Assemblée Nationale a mis fin à l’avantage fiscal dont d’huile de palme bénéficiait en tant que biocarburant à partir de 2020.
« Je salue l’adoption de cet amendement défendu par mon collègue MoDem Bruno Millienne et pour lequel j’ai voté favorablement » commente la députée LREM Anne-Laurence Petel. Elle estime que « ce vote est une grande victoire à plusieurs titres. » Pour les forêts et pour le climat d’abord. « Depuis plusieurs années, l’huile de palme est utilisée de manière croissante dans les carburants. Or, l’extension des plantations de palmiers à huile accentue fortement la déforestation dans les pays d’Asie du Sud-Est (Indonésie et Malaisie notamment), avec des effets extrêmement néfastes tant sur la biodiversité que sur le climat. »
Pour les agriculteurs français ensuite qui sont « engagés dans la production de biocarburants car l’importation massive d’huile de palme peu taxée constitue pour eux une concurrence inacceptable. »
« Je ne saurais accepter aucun chantage à l’emploi de la part du groupe Total »
Déjà adoptée en première lecture, cette disposition avait été annulée par le Sénat à l’initiative de Bruno Gilles, sénateur LR des Bouches-du-Rhône, en raison de son coût pour Total (100 millions d’euros) et de son incidence sur la raffinerie de La Mède. « Pour ma part, conclut la députée de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, je serai extrêmement attentive à l’avenir du site de La Mède mais je ne saurais accepter aucun chantage à l’emploi de la part du groupe Total, qui a réalisé plus de 8 milliards de dollars de bénéfices l’année dernière. »