Avec la plus vaste étendue d’eau salée d’Europe avec ses 155 km2, l’étang de Berre est bordé de 10 communes rassemblant près de 238 000 habitants. Témoin de l’évolution du paysage industriel, social et culturel de la région, il présente à la fois un intérêt historique et environnemental pour tous les acteurs de son pourtour. « Il représente un monde avec une qualité de paysage méditerranéen exceptionnel et emblématique. Il est à proximité des territoires industriels, territoires habités et la force de cette mémoire historique commune en fait un laboratoire du monde » explique Sophie Bertrand de Balanda, la directrice des services culturels, architecte de la ville de Martigues.
Un lieu naturel chargé d’histoires
Faire reconnaître sa valeur aux yeux du monde est le projet du maire de Martigues, Gaby Charroux. Il veut surtout redorer le blason de cet étang, trop souvent mal perçu et sacrifié au nom du progrès. Considéré, en reprenant les termes de classification de l’Unesco, comme un bien mixte c’est-à-dire « un paysage à la fois naturel et culturel », Gaby Charroux explique que « c’est un étang naturel, une lagune salée, exceptionnel de par ses dimensions, parmi les plus grand d’Europe, qui a traversé les siècles. Tout autour il y a une activité industrielle et économique qui a pu habiter l’étang de Berre mais a aussi permis aux hommes qui vivent autour, de se développer et de produire des richesses ». Pour voir le projet aboutir il faudra patienter. Les démarches quant à la candidature au patrimoine de l’Unesco sont lentes et complexes. Un travail de longue haleine commence pour les acteurs partenaires au projet.
Les travaux du Gipreb pour base du dossier
Les travaux du Gipreb (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre) ont d’ailleurs ouvert la voie à une approche scientifique de l’étang et à son avenir, qui permettra de soutenir le projet du maire de Martigues. La ville de Martiales espère d’ici cinq ans minimum, voir inscrire l’étang au patrimoine mondial de l’Unesco, aux côtés des monuments romains d’Arles, de la cité radieuse du Corbusier (la décision sur le classement de l’oeuvre de Le Corbusier doit intervenir la semaine prochaine à Istanbul lors de la réunion de l’Unesco) et le Vieux-Port à Marseille, ou le Mont perdu dans les Pyrénées, seul bien mixte inscrit.