La tour G de la cité Castellane sera détruite. C’était là où vécut un certain gamin Zidane, qui deviendra footballeur mondial. Bien entendu, les douze familles qui y vivent encore seront relogées. Autre démolition programmée cette année : la tour K , ici plus de 90 appartements à évacuer.
Pour mettre fin au trafic qui pourrit la vie des castellanais, il faut pouvoir circuler dans cette cité. Elle est devenue, quarante ans après sa construction, une forteresse enclavée, et contrôlée par les hors-la-loi. Un véritable labyrinthe en forme de traquenard avec cul de sac et projectiles garantis pour les services de l’ordre public.
40 000 € par jour !
Éclairage nocturne, sécurité et tranquillité ont disparu ; la convivialité aussi. Quelques commerces légaux subsistent, comme le centre social, mais parfois en piteux état . De récentes saisies policières permettent d’affirmer que la drogue rapporte ici plus de quarante mille euros par jour !
Les propriétaires bailleurs veulent, comme les services de l’Etat, de la ville et sa métropole, redonner une âme et de la transparence à cet ensemble de 1200 logements, entre Verduron et l’Estaque, à un jet du centre commercial Grand Littoral. Recréer aussi des connexions avec le reste de Marseille.
Six millions d’euros sont débloqués pour cette première étape urgente. Un gros tiers fourni par Logirem, Phocéenne, Erilia et la Nouvelle d’habitation, les principaux logeurs. Tous ces partenaires, de même que la Caisse d’Allocations Familiales ou celle des dépôts s’engagent à dialoguer avec les populations concernées, ne pas agir sans concertation ni action de proximité.
Suivi scolaire et sportif
Sont aussi prévus de nouveaux dispositifs de médiation, de suivi scolaire et d’accès au sport, et autres procédures d’accompagnement aux activités sociales. Le sénateur maire se plaît à rappeler que se développe tout près de là, depuis son passage au gouvernement, (en 1992), une zone franche, ayant permis l’apparition de 13000 emplois.
L’amélioration des réseaux de transport public devrait contribuer à relier ces territoires nordiques au reste de la ville. Il s’agit bien d’offrir aux jeunes de ce secteur , et à leurs familles, d’autres perspectives que la délinquance, les trafics, et les règlements de compte entre rivaux. Un “mieux vivre ensemble” auquel aspirent la plupart des habitants, en dépit de multiples sources de douleurs sociales, et dont l’architecture urbaine des années soixante dix n’a pu soigner les maux.
Lire aussi l’analyse de Hervé Nedelec : Que fait-on des quartiers nord, que fait-on des quartiers ?