Un document de l’Agam (Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise) met en lumière les mesures prises dans le bâtiment pour aller vers un meilleur respect de l’environnement. Le bilan met également en avant des des chiffres pas très réjouissants sur la manière dont l’énergie est consommée au quotidien sur le territoire métropolitain.
Cinquante… C’est un chiffre que l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillais met en avant pour illustrer l’urgence de la situation. 50% des consommations énergétiques sont potentiellement économisables dans la région en intégrant des questions de transitions énergétiques dans les choix de construction et d’aménagement en général.
Concrètement ? Le message consiste à expliquer que dans les constructions, certaines méthodes utilisées ou encore les matériaux permettent de réaliser de véritables économies énergétiques tout en restant dans la performance. Mardi 8 décembre au siège régional de Nexity, installé dans le quartier en pleine transformation des Docks libres que les rencontres sur ce thème ont eu lieu. Dans ce bâtiment, Nexity a créé en 2009, le concept « Ywood Docks Libres ». Il s’agit de construire des immeubles selon un procédé qui utilise des panneaux en bois massif multicouche de grande dimension.
Comment améliorer le potentiel énergétique d’un logement en fonction de sa situation géographique et de son ancienneté ? Question complexe qui a donc fait l’objet d’un protocole de rénovation énergétique. Plus clairement, une sorte de mode d’emploi à appliquer selon le type de logement. Ces derniers sont classés, comme l’indique le graphique ci-dessus, selon leur capacité à être rénovés pour permettre moins de déperdition énergétique L’outil permet ensuite de déterminer la consommation énergétique avant et après les travaux. Protocole dont s’est inspiré MPM pour son parc de logements où les travaux sont envisageables pour réaliser des économies d’énergie. 50 000 logements sur le territoire de Marseille Provence Métropole sont concernés, en majorité des pavillons construits entre 1949 et 1975, des immeubles de bourg, ainsi que des immeubles haussmaniens et assimilés.
Le territoire métropolitain à la traine pour les énergies renouvelables
Pour l’Agam les espaces urbains représentent la cible principale pour mettre en oeuvre des politiques de changement. Le constat est implacable, alors que les présidents de pays du monde entier ont planché sur les solutions à l’échelle de la planète pendant une dizaine de jours à la Cop21, le territoire métropolitain consacre seulement 3% des énergies renouvelable sur l’ensemble de la consommation finale brute d’énergie. Sur toute la région Paca, cette part atteint 10% et 14% enfin au plan national. Le territoire métropolitain fait figure de mauvais élève en la matière. Il est gourmand, peut-être même un peu trop en matière de consommation d’énergie. Celle-ci a augmenté entre 2004 et 2010, selon l’étude de l’Agam, de 15%. Augmentation plus importante que celle de la région Paca (5%), la Communauté urbaine (MPM) 10%. Des augmentations dans un contexte global… de diminution. En France la consommation d’énergie a baissé sur cette même période de 5%.
Un constat a relativiser pour l’Agam. Gweltaz Morin, chargé d’étude environnement l’assure : « On est sur un territoire où les choses vont dans le bon sens. Mais ce que l’on veut dire c’est qu’il y a ici un énorme potentiel. Avant d’ajouter, le fait d’avoir de nombreuses industries fait que les chiffres son biaisés. Si on enlève la part de la consomation liée à l’industrie on est dans la moyenne nationale et le territoire rentre dans le rang. Ce que notre étude démontre c’est que le territoire métropolitain s’analyse par rapport à la singularité de son territoire et aux nombreuses industries. C’est une problématique à traiter à l’échelle métropolitaine. Il faut une véritable solidarité énergétique à l’échelle de la métropole. »