Au palais des phocéens ce lundi 18 avril, le secrétaire général de la Confédération Générale du Travail s’exprime pendant une heure devant un millier de ses camarades venus de toute la France. Le 51ème congrès du plus ancien syndicat du pays doit se poursuivre jusqu’à vendredi.
En ouverture, le numéro un de l’union départementale des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, égrène une longue liste des fermetures d’usines ou des cessations d’activité industrielle… Mais aussi quelques rappels de batailles victorieuses menées par les salariés, comme à Kem one dans la pétrochimie, en réparation navale ou chez les Fralib de Gémenos, devenu la Scop-Ti. Il invite les cégétistes à se convertir au thé ou à l’infusion, en amitié avec ceux qui ont fait plier la multinationale Unilever
32 heures par semaine
En présence de trois de ses prédécesseurs (le très contesté Le Paon, B.Thibaud et L. Viannet), Philippe Martinez décrit l’ambition de l’organisation qu’il pilote depuis un an : rester engagée, offensive et solidaire. Afin de travailler tous et mieux, la CGT n’hésite pas à préconiser de réduire à 32h la durée hebdomadaire d’activité. Elle demeure déterminée à combattre le projet de loi travail, qui met en péril le code du même nom et les acquis historiques des classes laborieuses. Sans dissimuler les divergences qui l’éloignent d’autres mouvements syndicaux. De prochains rendez-vous avec la rue et la protestation populaire sont déjà fixés, 28 avril et 1 mai. Et les cheminots qui viennent de s’accorder pour une grève nationale le mardi 26.
Monde plus fraternel
Après trois jours d’échanges, ce syndicat renouvellera en fin de semaine ses instances de direction. Il adoptera aussi les orientations radicalement anti patronales pour les trois ans à venir. Tout en admettant de réelles difficultés à dénicher de nouveaux adeptes dans les entreprises moyennes, petites ou très petites, comme chez les précaires ou les privés d’emploi, la CGT préconise un “syndicalisme rassemblé”, ni opportuniste, ni sectaire. Et 120 ans après sa création, elle s’engage à poursuivre son action en vue de bâtir un monde plus fraternel, et plus équitable, où les richesses seraient mieux réparties. A en croire les plus déterminés des militants, cet objectif ne peut être atteint sans se débarrasser de l’emprise de la finance et des exploiteurs capitalistes.
(Illustration : le leader Front de gauche Jean-Luc Mélenchon au congrès de la CGT à Marseille lundi 18 avril. Capture d’écran twitter @JLMelenchon)