Gomet’ organisait la seconde édition de ses rencontres de la finance verte, vendredi 22 novembre sur le campus Biaggi à Marseille. Parmi les diverses thématiques, la construction durable est l’un des enjeux pour décarboner l’économie et nos modes de vie. La question a été évoquée en conclusion des rencontres de la finance verte, lors de la table ronde finale “Financements et innovations pour une construction durable”. Quelles sont les innovations et surtout, les modes de financement ? En effet, construire durablement, utiliser de bons matériaux ou encore poser des panneaux photovoltaïques peut faire craindre une note salée aux particuliers comme aux entreprises.
Photovoltaïque : « Développer l’usage plutôt que la propriété », le credo de Sunlib
Des entreprises proposent donc des solutions pour rendre la construction durable accessible, à l’instar de Sunlib. La société aixoise a imaginé un système d’abonnement solaire pour les particuliers, leur permettant ainsi d’installer du photovoltaïque en payant une mensualité plutôt qu’en une seule fois. Avec des tarifs à partir de 49 euros par mois, ce système diminue l’impact du coût des installations sur le portefeuille.
« Développer l’usage plutôt que la propriété peut être une vraie solution pour rendre les énergies renouvelables accessibles », plaide ainsi Karine Lienhard, cofondatrice et directrice générale de Sunlib. Pour davantage inciter à la démarche, Sunlib réfléchit à la création d’une application de monitoring, pour permettre aux particulier de suivre leur consommation.
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Construction modulaires, auto-consommation … Les solutions innovantes pour construire durablement
La construction durable, c’est un sujet que connaît bien le groupe Barjane Alors que son secteur d’activité, la logistique, n’est pas réputé être le plus vertueux, le groupe tente de limiter son impact et celui de ses clients, qui font appel à lui pour aménager des zones logitistiques. Le parc des Aiguilles, zone logistique construite par Barjane à Ensuès-la-Redonne, est un démonstrateur de ce que propose le groupe.
« Nous avons construit nos bâtiments de façon à être éco-responsable avec une architecture en bois, des panneaux photovoltaïques en toiture et une auto-consommation de l’énergie produite », relate Alexandre Zanger, directeur financier. Aujourd’hui, poursuit-il, le groupe produit même plus d’énergie solaire que ses bâtiments n’en consomment. Barjane accompagne ainsi l’aménagement de zones logistiques de ses clients en les poussant à se tourner vers des solutions décarbonées.
Hors logistique, de plus en plus de promoteurs font de la construction durable leur créneau. En effet, les bâtiments bas-carbone induisent souvent une consommation d’énergie moindre, et représentent donc une solution à la fois économique et écologique. C’est ce qu’a compris l’entreprise Muance, qui propose exclusivement des solutions respectueuses des enjeux environnementaux et règlementaires. Grâce à une maquette numérique et des solutions modulaires, Muance propose d’optimiser la structure des logements, réduire les coûts de fabrication et d’assemblage et quantifier les améliorations possibles..
Enfin, le réseau coopératif Procivis Provence propose lui aussi de la construction durable, avec la particularité de pouvoir suivre toute la chaîne du logement, en combinant les casquettes de promoteur, constructeur, aménageur, bailleur social ou encore syndic … En allant de la maison individuelle au logement social ou à la promotion immobilière. Fort de son ancrage territorial, le réseau centenaire s’engage pour la décarbonation du secteur et souligne la nécessité d’un engagement de l’Etat et des collectivités locales aux côtés des acteurs de l’immobilier.
Construction durable : des solutions publiques et privées pour financer
Des solutions existent, mais encore faut-il pouvoir les financer. Comment faire en sorte de permettre à tous d’avoir accès à des constructions durables ? Car qui dit durable, dit aussi solidaire : de son côté, le Crédit coopératif tente de favoriser le recours au bail réel solidaire, qui permet aux ménages modestes d’accéder à un logement à un prix inférieur à celui du marché. Un mode de financement qui peine encore à se démocratiser auprès des banques privées, comme l’explique, Frédéric Leclerc, directeur adjoint au sein du Crédit coopératif : « Cela consomme quand même pas mal de fonds propres. Nous, Crédit coopératif, avons la chance d’avoir des fonds propres en quantité suffisante pour avoir les moyens de nos ambitions. Mais ce n’est pas encore à la portée de tous les acteurs. »
Pour certaines entreprises, se tourner vers la transition écologique représente un coût encore non négligeable. C’est pourquoi le cabinet R3, qui se définit comme un « accélérateur de la transition écologique », ne se contente pas de fournir des conseils à ses clients dans ce domaine, mais leur propose aussi des solutions d’ingénierie financière clé en main mêlant investissements publics et privés.
Objectif : « maximiser les gains et minimiser les coûts de la transition », explique Alice Bertaud, responsable développement sud et marchés publics chez R3. L’entreprise propose un contrat de performance énergétique augmenté intitulé CP3E qui permet de créer une feuille de route pour allier les aspects économiques, environnementaux et énergétiques, avec la promesse faite par R3 d’une réduction de 25 à 40% de la consommation énergétique, entre autres.
En savoir plus :
> Avec le parc des Aiguilles, le groupe Barjane s’engage dans la logistique décarbonée
> Muance lève 4 millions € pour révolutionner la construction modulaire et bas carbone
> Procivis Provence (Marseille) veut produire 200 logements par an en accession sociale
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