Les scooters violets de Getir sillonnaient encore les rues de Marseille le mois dernier. Mais l’enseigne de quick-commerce turque, qui avait avalé son concurrent Gorillas en décembre 2022, a été liquidée par le Tribunal de commerce de Paris le 19 juillet. Quelques semaines plus tôt en juin, l’allemand Flink a été placé en redressement judiciaire après avoir racheté Cajoo au mois de mai 2022. A Marseille, seule la start-up de livraison rapide de produits bio et de proximité Santafoo, semble vouloir rester debout.
Les « dark-stores » ont fleuri pendant le confinement. Assignés à domicile, les Français préféraient se faire livrer leurs courses rapidement depuis leur canapé. Avec cette promesse, Getir, Flink, l’américain Gopuff et le français Cajoo se sont développés vitesse grand V dans neuf villes de l’hexagone entre 2020 et 2022. Mais la vie a repris son cours. Le covid s’est progressivement envolé, en entraînant la chute de ces opérateurs.
L’opposition des élus a contribué à la chute des dark-stores
Leur fermeture était attendue. Plusieurs municipalités dont Paris et Marseille, s’opposaient à ces commerces. Le maire de la cité phocéenne Benoît Payan affichait frontalement sa volonté d’interdire ces enseignes si la loi le permettait. « Les dark-stores sont une menace pour nos commerçants locaux, notre centre-ville, les quartiers et les noyaux villageois », commentait l’élu dans une publication sur Twitter.
> Getir, Flink, Gopuff : pourquoi la ville de Marseille veut interdire les dark-stores ?
Un décret a tranché le 24 mars 2023, sous la houlette de l’ancien ministre de la Ville, Olivier Klein. Ces « boutiques fantômes » ont été reconnues comme des entrepôts et non plus comme des commerces. Les conditions d’implantation se sont ainsi durcies : les entreprises qui souhaitent s’installer dans un commerce existant doivent désormais formuler une demande d’autorisation de changement de destination que la commune peut accepter ou refuser en application de son plan local d’urbanisme (PLU).
La start-up Santafoo veut ouvrir à Aix en octobre
Face à cette nouvelle réglementation, le concept de la livraison de course express s’est enlisé à Marseille. Seule « Santafoo » surfant sur la vague impulsée par l’activité de Getir et Flink assure continuer son activité de livraison de produits bio et éco-responsables. « Nous avons des clients de plus en plus fidèles », atteste Laurent Salet, le fondateur dirigeant contacté par la rédaction.
L’entreprise qu’il a cofondée en juillet 2022 avec son associé dubaïote, Wassim Bassil, enregistre un panier moyen élevé avoisinant les 60 euros. Son entrepôt, basé dans le 6e arrondissement de Marseille, « n’a pas vocation à rester en centre-ville », assure le dirigeant qui souhaite le délocaliser en périphérie de Marseille. La durée de livraison se fera ainsi via des créneaux horaires et non dans la demi-heure.
Le nombre de clients « en forte augmentation » est dû, selon Laurent Salet, à la « véritable alternative pour faire ses courses de manière responsable offerte par Santafoo. » L’entrepreneur annonce même ouvrir une antenne aixoise en octobre prochain.
Lien utile :
> Santafoo, le dark-store marseillais qui se veut plus vertueux