On ne pouvait pas imaginer pire calendrier pour l’UMP, à quelques jours des élections sénatoriales. Selon des informations révélées par Médiapart, le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, aurait bénéficié de six chèques, pour un montant global de 24 000 euros, encaissés sur son compte personnel. Versées par l’Union républicaine du Sénat (URS), qualifiée d’association « écran » par Médiapart, ces sommes seraient en réalité de l’argent public issu du groupe UMP au Sénat et destiné à l’activité parlementaire des élus.
Plusieurs sénateurs – dont Jean-Claude Gaudin, qui doit être entendu dans les prochaines semaines – seraient concernés par cette affaire confiée aux juges d’instruction René Cros et Emmanuel Legrand, qui enquêtent sur de possibles « détournements de fonds publics », « abus de confiance » et « blanchiment ».
Avant le scrutin du 28 septembre prochain, aucune loi n’encadrait le financement des campagnes sénatoriales, laissant libre cours à tous les cas de figure. Enfin, aucune loi n’oblige pour l’instant les groupes parlementaires à certifier et rendre publics leurs comptes, ce qui rend le système particulièrement opaque et complique le travail des juges.