« Harceleur salisseur de bonheur ! » « Il y a des clics pires que des claques » « C’est pas parce que je porte du vernis que je dois dire oui », les slogans sont forts et bien trouvés pour des enfants de 8 à 18 ans. Lancé en 2013, le prix « Non au harcèlement » organisé par le ministère de l’Éducation nationale avec le soutien de l’assurance scolaire MAE (Mutuelle assurance de l’éducation), a pour objectif de donner la parole aux élèves, de l’école primaire au lycée, à travers la création d’une affiche ou d’une vidéo. Pour cette édition 2018, le jury académique a reçu 37 productions dans la catégorie « affiche » et 33 dans la catégorie vidéo. Le concours 2018 a ainsi mobilisé plus de 1500 élèves, issus de neuf lycées, 29 collèges et 13 écoles de l’académie. Le jury a récompensé 10 établissements.
L’objectif : sensibiliser enfants et adultes au harcèlement à l’école, donner la parole aux jeunes en les rendant acteurs de la prévention et inciter à la mise en place de projets pérennes dans les structures concernées. « Le harcèlement est une réalité, tant à l’Education nationale qu’ailleurs, estime le recteur Bernard Beignier. Parfois interprété comme de simples chahuts, il ne faut pas avoir peur de le nommer. Et c’est un message qui prend. » S’adressant aux enfants, dans l’amphithéâtre du collège Arc de Meyran à Aix en Provence, il affirme : « Face à de telles dérives, il ne faut jamais se résigner. On a tendance à se dire que le plus simple est de fermer les yeux mais c’est faux. Il faut avoir rivé dans votre esprit que, sans vous demander de régler tous ces problèmes, si vous voyez un tel acte, vous pouvez apporter une solution. Faites ce que vous estimez pouvoir faire. »
Snapchat, Facebook, Twitter : la difficulté
Le recteur se désole des chiffres accablants des tentatives de suicide en France : une toutes les 3 ou 4 heures. « En 1972, la France comptait 12 000 tués sur les routes. L’Etat a mis des moyens et ce chiffre a baissé à moins de 3000 par an. Or, le nombre de suicides est le même en 1972 qu’en 2018. » Il confie son désarroi concernant le cyberharcèlement : « Nous avons du mal à résoudre la problématique du harcèlement sur les réseaux sociaux, dont on a moins la maîtrise. »
Chaque école, collège et lycée doit mettre en place, depuis la loi de refondation, un plan de prévention des violences, afin de faire baisser le harcèlement et améliorer le climat scolaire. Depuis cinq ans, des formations nationales régulières sont également organisées pour les 250 référents « harcèlement », chargés de sensibiliser toute la communauté éducative des établissements. Des formations ambassadeurs lycéens et collégiens sont enfin déployées sur tout le territoire académique pour rendre les élèves acteurs en sensibilisant leurs pairs. Le prix « Non au Harcèlement », offre aux élèves et aux équipes pédagogiques et éducatives l’occasion de débattre en classe de la problématique, afin de mieux cerner les enjeux et de prévenir plus efficacement les risques liés à ces violences.
Deux numéros verts sont mis à la disposition de tous :
> Non au Harcèlement : numéro vert nation 3020 pour conseiller les appelants, leur offrir une écoute bienveillante et agir.
> Net Ecoute : 0800 200 000 pour les cyberviolences et le cyberharcèlement.