« Nous avons pour objectif de mettre en place une société qui se recentre sur la question des ressources, de leur prélèvement jusqu’à leur régénération, indique le député EELV François-Michel Lambert. Il y a encore un long chemin à faire pour y arriver mais les initiatives ne manquent pas sur le territoire. » En effet, les exemples sont légion : les champignons de Marseille, cultivés sur du marc de café récoltés auprès de restaurateurs locaux.
Le projet Jupiter 1000, ce démonstrateur qui s’apprête à voir le jour à Fos-sur-Mer, est également innovant. IL est capable de capter du CO2 à partir de fumées industrielles, de le transformer en méthane de synthèse qui sera réinjecté ensuite dans le réseau de gaz de ville. « Les déchets des uns sont les matières premières des autres, explique le directeur de GRDF Méditerranée Jean-Luc Cizel. 1 million de tonnes d’ordures ménagères est enfoui chaque année en France. Avec la méthanisation, cette quantité peut pourvoir aux besoins énergétiques de 500 000 logements. »
« La consommation énergétique de la métropole représente 8 millions d’euros par an, ajoute Alexandre Gallese, adjoint à la maire d’Aix et conseiller métropolitain en charge de la stratégie environnementale et du plan climat. Si on réussissait à réduire ce chiffre de 10%, nous ferions des économies considérables. Le rôle d’AMP, c’est de soutenir les initiatives des territoires, les fédérer et les partager. » Des initiatives comme celles de Miramas, qui se distingue dans le domaine de l’écologie puisque la commune s’est lancée en 2015 dans une démarche zéro déchet et zéro gaspillage. « Deux agences d’économies d’énergies (ALEC) existent à Aix et à Marseille, poursuit Alexandre Gallese. Nous allons généraliser le dispositif. »
La Ressourcerie donne une seconde vie aux meubles
Dans un autre domaine, le groupement d’entreprises sociales La Varappe, basé à Aubagne fait figure de proue de l’économie circulaire sur le territoire. La Varappe compte notamment la société Evolio, qui gère la ressourcerie Le Dirigeable, à Aubagne. Elle recycle les déchets encombrants, les transforme en partenariat avec des écoles de design puis les revend. « Il faut industrialiser ce type d’initiatives », argue Laurent Laik, directeur du groupement. Outre de pouvoir donner accès à du mobilier à plus bas prix, ce concept coûte moins cher à la collectivité et donc aux habitants, puisqu’il réduit la collecte et le traitement des déchets.
« L’économie circulaire a besoin de collectivités, d’associations, mais aussi d’entrepreneurs », rebondit François-Michel Lambert. C’est dans cette optique que l’école Kedge Business School s’est dotée d’une chaire Economie circulaire, depuis avril 2013. « Tous les éléments sont présents sur ce territoire pour qu’il prenne son avenir en main. Nous pouvons vivre dans cette société de la rareté de la ressource si nous la gérons intelligemment », conclut le président de l’Institut de l’économie circulaire.