Annie Lévy-Mozziconacci ne cache pas ses intentions et compte bien interpeller la mairie de Marseille lundi prochain sur la situation des écoles marseillaises. Alors que le débat devait porter essentiellement sur le rapport d’évaluation de la mise en place des temps d’activités périscolaires, les discussions devraient être frontales sur l’investissement et l’entretien des écoles après la publication d’un article de Libération qui titrait à la Une mardi 2 février : « Ecoles à Marseille, la honte de la République. »
Pour la conseillère d’arrondissement du 6-8 Annie Lévy-Mozziconacci, il ne fait en effet aucun doute que la municipalité privilégie de longue date l’enseignement privé dans la ville et laisse les écoles de la République en pleine « désaffection ». Il faut très vite en urgence aider « notre commune au niveau du bâti » estime-t-elle. Elle compte d’ailleurs solliciter l’aide du conseil départemental en s’adressant lundi à Martine Vassal la présidente du Conseil départemental. Au constat sur le bâti, l’élue ajoute le manque de construction d’écoles et le nombre de classes sans locaux. « Ce qui amène à des classes en sureffectif. »
« On attend de permettre une égalité sociale qui passe par l’école » rappelle encore la conseillère socialiste qui invoque le taux d’échec scolaire à Marseille, bien supérieur à la moyenne nationale et les inégalités de diplômes entre le Nord et le Sud de la ville.
Yves Moraine : « La honte de la République c’est Najat Vallaud-Belkacem »
Pour Yves Moraine (photo avec l’adjointe à l’Education Danielle Casanova), le maire des 6 et 8ème arrondissements et président groupe de la majorité municipale, le reportage de Libération est tout simplement scandaleux. « La polémique de cette semaine est intolérable, inqualifiable et relève de la politique politicienne à laquelle s’est prêté un journal national. »
Et de poursuivre : « Nous ne pouvons pas laisser Madame Vallaud-Belkacem insulter la ville de Marseille et ses élus. La honte de la République c’est Madame Vallaud Belkacem elle-même quand sur un plateau de télévision, elle laisse fouler au pied toutes les valeurs de la République, face à un islamiste radical alors qu’elle est ministre en exercice de la République française. Ce n’est pas la mieux placée pour venir donner des leçons sur la République. Alors ça honte, elle se la garde, c’est elle qui fait honte à la République et à la France…»
La ministre de l’Education avait réagi mercredi au lendemain de la publication de Libération en considérant que les « conditions et la souffrance dans laquelle vivent au quotidien ces élèves, ces enseignants et personnels ne sont pas dignes de la République », a-t-elle indiqué.
Le dossier de Libération : « manipulations et mensonges.
S’agissant encore du dossier de Libération Yves Moraine considère que c’est une enquête uniquement à charge, comme « sous l’Inquisition » dans laquelle on trouve des « manipulations grossières. » Le maire Les Républicains estime par exemple que le panneau « Amiante » positionné devant l’école de la montée des Accoules signifie qu’il y a des travaux dans la loge. Mais l’école n’est pas fréquentée par les enfants. « Manipulations et mensonges » lance l’élu à plusieurs reprises. Il considère au contraire que le travaux s’effectuent au fur et à mesure mais avec des contraintes fortes liées notamment au nombre d’écoles et d’enfants concernés. La suite du débat lundi matin.