C’est désormais officiel. Marseille accueillera le Congrès mondial de la nature en 2020. Lors de sa visite dans la cité phocéenne, vendredi 18 mai, pour présenter son plan pour sauver la biodiversité, Nicolas Hulot a signé une convention avec Inger Andersen, directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et de Malik Amin Aslam, vice-président de l’UICN, organisateur du congrès. La France était seule en lice pour accueillir cet événement, avec la candidature de Marseille. Les atouts naturels de la cité phocéenne, à l’image du parc national des calanques, ont séduit l’UICN, mais aussi « le développement des infrastructures, les efforts sur l’empreinte carbone et un engagement politique à tous les niveaux, du sommet de l’État aux collectivités territoriales ici », indiquait Inger Andresen, interrogée sur le sujet par Gomet’.
Créée en 1948, l’UICN est une union composée de membres gouvernementaux (85 États et 120 organismes) et des membres issus de la société civile. La structure fait autorité à l’échelle mondiale pour ce qui concerne l’état du monde naturel et les mesures nécessaires à sa sauvegarde. Elle est la seule organisation environnementale à jouir du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Sa mission est « d’influer sur les sociétés, les encourager et les aider ». Son travail d’ordre politique est la clé de son influence réelle sur la conservation mondiale. Les motions et décisions provisoires sur lesquelles le Congrès mondial de la nature doit s’exprimer sont présentées par les membres de l’UICN sur une vaste gamme de questions liées à la conservation qui deviennent, une fois adoptée, des résolutions ou des recommandations. Les questions sont travaillées au sein de six commissions : espèces, aires protégées, droit de l’environnement, gestion des écosystèmes, communication et éducation, et politiques environnementales, économiques et sociale.
« Une offensive internationale »
Les résolutions de l’UICN ont conduit à établir et à appuyer de nombreux institutions et programmes internationaux. On peut citer le Forum mondial pour la biodiversité de Buenos Aires en 1994, le renforcement de la Convention internationale sur l’environnement et le développement de Barcelone en 2008 ou encore la création d’un institut juridique mondial pour l’environnement (Hawaï, 2016). L’UICN est également connue pour sa « liste rouge » des espèces menacées dans le monde. Elle constitue l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation global des espèces. Il s’agit d’un outil de référence pour orienter les stratégies et les actions en matière de biodiversité.
En 2020, à Marseille, lors du congrès, les organisations membres de l’Union prendront démocratiquement des décisions afin de répondre aux défis les plus pressants en matière de conservation et de développement durable. Quelque 160 pays, ONG, scientifiques, experts et dirigeants de premier plan, soit plus de 15 000 personnes vont partager les avancées les plus récentes. Pour Malik Amin Aslam, vice-président de l’UICN, « la croyance dans l’amélioration des choses est très importante et tous les ingrédients sont réunis pour avoir une très forte portée ». Au-delà des retombées économiques, pour une ville qui sera au centre du monde, quelques mois avant la Cop15 de la biodiversité à Pékin, le congrès est l’occasion de lancer une « une offensive internationale », indiquait Nicolas Hulot.