Les présidents des Régions du littoral français et les industriels ne décolèrent pas depuis la parution de la programmation pluriannuelle de l’énergie en janvier dernier : « Sur le volet éolien offshore, le projet de décret est à ce jour très insuffisant au regard des attentes de nos territoires et de leurs habitants, en termes de transition énergétique. Nous attendons aujourd’hui de l’État des volumes programmés à la hausse et davantage de régularité dans les appels d’offres », ont souligné les exécutifs des six Régions à la sortie d’une rencontre le vendredi 10 mai à Paris avec le syndicat des énergies renouvelables et France énergie éolienne. Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes Côtes d’Azur, fait partie des six élus qui ont participé à cette réunion de travail pour « élaborer une contre-proposition plus ambitieuse, réaliste et adaptée aux besoins d’une filière émergente et aux territoires qui accueilleront les projets d’implantation ».
Au moins 1 000 MW attribués par an
Les élus régionaux et industriels demandent au gouvernement de revoir le calendrier des appels d’offres, tant sur l’éolien posé que flottant, selon un séquençage d’au moins 1 000 MW attribués par an. La demande conjointe porte également sur l’équilibre entre les appels d’offres pour le posé et le flottant afin que la PPE n’oppose pas les deux technologies : « Il serait donc pertinent, d’insérer des appels d’offres ciblés sur le flottant. L’enjeu est aussi de ne pas mettre en concurrence les façades Méditerranée, Atlantique et Manche et de proposer une planification tenant compte des ouvrages et capacités de raccordement afin d’optimiser les coûts », argumentent le syndicat des énergies renouvelables.
Plus de volumes pour baisser les coûts
Face à l’argument de François de Rugy d’un prix de production trop élevé de l’éolien flottant, les présidents de Régions répondent que « seuls des volumes plus ambitieux permettront d’engager les transitions dont le pays a besoin et de réduire les coûts ». Ils sollicitent donc un rendez-vous auprès du Premier ministre pour lui présenter le travail constructif réalisé avec la filière.
« L’éolien en mer posé est aujourd’hui l’une des filières énergétiques les plus compétitives en Europe, et la France n’y fera pas exception, comme l’appel d’offres de Dunkerque devrait le prouver » ont rappelé les industriels. « De la même manière, l’éolien en mer flottant est une filière d’avenir et a vocation à converger vers des prix compétitifs, sur l’horizon de temps de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, en cours de révision, c’est-à-dire d’ici 2028 », ont précisé France Energie Eolienne et le Syndicat des Energies Renouvelables.
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