« J’ai l’impression que depuis 2-3 ans, créer un festival est devenu un phénomène de mode ». C’est ainsi que Benjamin Aguad, co-organisateur du Watsa Festival, décrit l’ambiance nouvelle qu’il y a autour de ces événements. Pour preuve, à trois reprises, deux festivals auront lieu en même temps. Le Watsa et l’Edition partagent l’affiche du 11 au 14 juin. Et Mimi est concurrencée par le Delta (27 Juin) pour sa soirée de lancement et par Rockisland pour sa tenue officielle (week-end du 3-5 juillet).
Ce mouvement n’est pas le fruit du hasard.
1. L’effet Capitale de la Culture
Premièrement l’effet Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013 a manifestement incité à la création. Des acteurs qui n’avaient auparavant pas la possibilité de s’installer ont vu de nouvelles possibilités. En ce sens, il semble que cela contribue à la réussite et au rayonnement de l’événement sur plus long terme. D’autres part, les différents organisateurs sont unanimes lorsqu’il s’agit de dire qu’ils ont eu à prendre eux-mêmes en main le phénomène de bout en bout. Si 2013 a eu un effet, poussant certaines personnes à la création, ils ont du se débrouiller pour faire naître leurs projets.
2. Des locaux à l’initiative
Entre ces nouveaux festivals, il semble y avoir au lien fondamental, ils sont tous, au moins en partie, issus de la volonté de Marseillais. Le premier à voir le jour, Rockisland, est le fruit de la coopération de cinq personnes de la ville qui ont mis un point d’honneur à organiser leur événement chez eux. Le Watsa existe grâce à deux étudiants d’Euromed, marseillais d’origine, qui ont tout organisé, de l’idée créatrice jusqu’à la tenue. L’organiser littéralement en face de chez eux, à l’Escale Borély, là où s’est déroulée la première édition, c’est cela qui les a motivé à l’origine. Quand à l’Edition, il a été monté par quatre co-producteurs, dont la SAS qui organise déjà des soirées au Cabaret Aléatoire notamment. Ils collaborent également avec une société parisienne. Enfin le Delta est le résultat de la synergie d’associations étudiantes de la métropole dont chacune a apporté sa contribution.
3. Un public qui évolue
Ensuite, il semblerait qu’une nouvelle demande soit apparue. Le public aurait tendance à devenir plus exigeant face à la scène musicale. Il serait à la recherche d’une « musique plus internationale, plus pointue » selon Benjamin Aguad. Il remarque que les gens «sortent en général plus pour la musique» et ne se contentent peut être plus des boîtes de nuit. L’exigence d’un spectacle en live, d’une réelle performance artistique semble avoir gagné en attrait ces dernières années. L’offre s’adapterait donc à cette nouvelle demande. Pourtant, il assure également que Marseille souffre encore d’un double retard, «sur les Etats-Unis, comme d’habitude, mais aussi sur Paris où créer un festival reste beaucoup plus simple. »
Lire le 1er volet de notre enquête :
[Enquête] La déferlante de festivals de musique à Marseille (1/4)
Les sites des festivals :
Watsa Festival: www.watsafestival.com
Delta Festival:http: www.delta-festival.fr
L’Edition Festival:http: www.ledition-festival.fr
Rockisland:http: www.marseille-rockisland.fr
(Illustration : L’équipe du Watsa Festival pendant le tournage de leur film promotionnel sur le tramway de la rue de Rome. Photo RG)