Les salariés de Gemalto des sites de Gémenos et La Ciotat ont multiplié les manifestations mardi 12 décembre pour protester contre le plan social annoncé par le groupe il y a dix jours. Entre 200 et 300 employés se sont rassemblés dans la matinée pour une opération de tractage sur le rond-point de sortie de lʼautoroute près du centre de recherche et développement de La Ciotat. Le mouvement sʼest poursuivi dans lʼaprès-midi avec 600 salariés qui ont entamé un blocage du site de Gémenos. Les syndicats espèrent « obtenir des conditions de départ volontaire satisfaisantes, avance Philippe Canivet, de l’USG-UNSA. Sinon, personne ne partira, et il y aura des licenciements secs », prévient-il.
Atos fait une offre de 4,3 milliards pour reprendre Gemalto
Les manifestations ont démarré dans un contexte particulier car la veille, lundi 11 décembre, Atos a lancé une offre public dʼachat du géant franco-néerlandais de la carte à puce. Alors que le titre Gemalto a plongé de 41,6 % depuis le début de lʼannée, le patron dʼAtos, Thierry Breton, propose 4,3 milliards dʼeuros pour reprendre le groupe et donner naissance au « leader européen du paiement et de la cybersécurité ». Gemalto, victime dʼune baisse des ventes de cartes à puce et de cartes de téléphonie, a pris acte dans un communiqué de lʼoffre de rachat « non sollicitée et conditionnelle » dʼAtos et doit donner une réponse dʼici le 15 décembre, date-limite de validité de cette offre. Mardi matin, le titre Gemalto sʼenvolait de 33 % à la bourse de Paris.
Concernant le plan social en cours, Thierry Breton ne sʼest pas clairement exprimé et les syndicats voit dans lʼoffre dʼacquisition une opération opportuniste avec des licenciements boursiers déguisés : « La société a abondamment bénéficié d’avantages fiscaux comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi », rappelle Brice Barrier, délégué des personnels USG – UNSA, « et aujourd’hui il est question de la suppression de 288 postes, de relocalisation des postes à l’étranger et le tout avec des mesures compensatoires qui sont ridicules ! Il faut remettre les choses en perspective, l’entreprise ne perd pas d’argent, bien au contraire ! », dénonce-t-il.