Alteo continue à dépasser les limites de certains polluants dans ses rejets en mer. Le préfet lui a donné deux mois pour se mettre en conformité.
Le 24 juin 2016, la deuxième commission de suivi des sites de l’usine Alteo à Gardanne et de la décharge industrielle de Mange-Garri à Bouc-Bel-Air se réunissait, sous l’égide du préfet de région. Bilan : au vu des analyses effectuées, le préfet a mis Alteo en demeure de se mettre en conformité dans un délai de deux mois.
En décembre dernier, la préfecture avait autorisé Alteo à poursuivre l’exploitation du site de Gardanne et à rejeter en mer des effluents aqueux dépassant les limites réglementaires pour une durée de six ans, à condition de ne pas dépasser certains taux et de prévoir une solution industrielle pour respecter les normes d’ici le 31 décembre 2021.
Des rejets de certains polluants supérieurs aux dérogations accordées
Or six mois plus tard, l’entreprise a elle-même constaté des dépassements ponctuels sur certains paramètres. Des contrôlés inopinés effectués par la DREAL ont également « établi la non-conformité de rejets en mer sur certains paramètres dont le pH et les matières en suspension », indique la préfecture dans un communiqué. D’où une mise en demeure préfectorale, pour que l’exploitant de l’usine de fabrication d’alumine respecte les dispositions prévues en décembre 2015, et ce dans un délai de deux mois.
Concernant le site de stockage de Bouc-Bel-Air, le préfet a également pris un arrêté complémentaire « imposant à l’exploitant la mise en place de moyens visant notamment à réduire les envols de poussières dans l’environnement ».
Avant fin août, Alteo devra donc s’organiser pour respecter les limites prévues en décembre 2015 pour ses rejets aqueux dans le canyon de la Cassidaigne, au droit de Cassis.
Alteo doit préparer une feuille de route pour respecter les normes d’ici 2021
Par ailleurs, fin septembre, une prochaine réunion de la commission de suivi de site aura lieu, durant laquelle Alteo devra présenter sa feuille de route « pour la mise en œuvre d’une solution complémentaire de traitement des rejets aqueux », afin d’aller plus loin dans le traitement des effluents avant leur rejet en mer, comme l’avait demandé Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer. « Ce rapport devra préciser les technologies que l’exploitant compte mettre en œuvre pour le strict respect des normes environnementales et sanitaires en vigueur et présentera le plan d’investissement prévu en conséquence », indique la préfecture des Bouches-du-Rhône.
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