La Fondation Carmignac ouverte en 2018 sait recevoir. Et le visiteur qui aura au préalable parcouru le petit périple (traversée de 15 minutes en bateau au départ de la Tour Fondue sur la presqu’île de Giens puis marche de moins d’un kilomètre depuis le port de Porquerolles) ne regrettera pas le déplacement. Tout dans cette villa construite dans les années 1980 et restaurée depuis par le fortuné Edouard Carmignac, est fait pour que le déplacement soit confortable, riche de sens et finalement… inoubliable.
Un accueil et un confort de visite inégalés
Les médiateurs qui accueillent affichent de grands sourires comme s’ils devinaient les émotions qui vont vous transporter tout au long de la visite. Dans le parc, après avoir laissé dans les consignes logées dans la pinède vos sacs encombrants, on vous accueille avec un thé frais offert. A l’entrée des salles d’expositions, le visiteur doit se déchausser pour faciliter l’apaisement et le silence qui vont permettre un dialogue sans bruit avec les œuvres. Cette même quête de qualité pousse les commissaires à ne pas mettre de panneaux sur les murs pour expliquer et signer les tableaux et sculptures. Un fascicule distribué à tous suffit à accompagner chacun dans sa déambulation. Autre exemple d’accueil : les grands coussins répartis ici et là pour un alanguissement devant les créations, tels une invitation à se fondre dans les œuvres et à prendre le temps. Pour faciliter les visites, la fréquentation est d’ailleurs strictement contrôlée : pas plus de 50 personnes à la fois dans l’ensemble de l’exposition…
Des artistes stars : Egon Schiele, Roy Lichtensein, Max Ernst
La nouvelle exposition baptisée « La source » ouverte le samedi 13 avril (clôture le 3 novembre) commence par une plongée par l’escalier qui mène au rez-de-chaussée de la villa. La descente s’accompagne d’une première création sur mesure « Ciclotrama 50 » de l’artiste brésilienne Janaina Mello Landini. Le voyage guidé par la commissaire Chiara Parisi surprend à chaque étape, questionne, amuse, et séduit par son esthétique. Le parcours à « la source » est dominé par la présence des femmes, mères nourricières. Les traits sont variés et souvent prestigieux : Roy Lichtenstein, Susan Rothenberg, Annette Messager, Egon Schiele, Gérard Richter, Max Ernst, Maurizio Cattelan… Ce casting rivalise avec les plus grandes expositions d’art contemporain. Mais ici, il y a un plus : la nature qui vient dialoguer avec l’art. Les grandes baies ouvertes sur l’île et la mer sont riches de splendides perspectives. Et l’on imagine bien qu’à chaque saison, la couleur des échanges évolue.
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Le cabinet de curiosités de Sarah Lucas
L’artiste britannique Sarah Lucas offre le passage final de La Source. Elle y décortique dans une sorte de cabinet de curiosités inédit les représentations de la femme et, par allusions ponctuelles celles de l’homme. Cette première exposition monographique en France de Sarah Lucas conclut parfaitement l’exposition. Une fin provisoire car le domaine de la Fondation s’offre à vous et les surprises et découvertes se multiplient dans les jardins, prairie, l’oliveraie et autre bois. Un spectacle magnifique mais fragile et fugace comme nous le rappelle la sculpture Mother Nature d’Olaf Breuning. En rouge vif « Mère nature » nous parle : « I am Mother Nature and I will eat you. » Leçons de style et de frugalité dans le parc naturel de Porquerolles. Merci Carmignac !
Repères :
> Villa Carmignac, île de Porquerolles, ouvert tous les jours du 13 avril au 3 novembre, de 10h à 18h (9h30 à 19h en juillet et août).
> Entrée 15 euros pour les adultes. 5 euros tarif jeunes de 12 à 26 ans, gratuit pour les enfants.
> Navette maritime : tarif plein A/R : 19,50€ – Tarif réduit : 16,80€.
> Site Internet : fondationcarmignac.com