Depuis trois ans, Thierry habite à Pointe Rouge, dans un conteneur de chantier. « Un appartement, ce serait mieux -reconnaît -il- mais je me contente de ce que la vie m’offre… Ici, c’est mieux que la rue, et surtout, je peux fermer la porte. » Jean-Claude a vécu, lui, dans la rue. Désormais, il veut rester au Hameau de l’Armée du salut (dans le 3ème).. « A part les ronds, affirme-t-il, rien ne me manque. » Ali apprécie son quartier de Belsunce. Qui regroupe plusieurs communautés. Il trouve dommage que ce secteur soit « un peu oublié par les politiques, alors qu’il y a beaucoup de choses à voir. Les gens passent à côté, au lieu de passer au milieu. »
Je suis bien là
Cité Kallisté, tout au bout du nord de la ville, Laroui témoigne : « Les ascenseurs marchent, les interphones aussi. Là, je suis bien maintenant. Je ne voudrais pas aller ailleurs . » Toujours à Kallisté, un habitant se demande si « ça vaut le coup » de réparer le toit.. Il constate : « les propriétaires sont partis. Et les locataires s’en foutent. »
Fatima s’avoue satisfaite de son appartement de Bellevue, dans le 11ème. Il est propre et spacieux. Situé au premier, « pas de souci pour l’ascenseur. » Ayant quitté un garni pour une résidence sociale, ce jeune père raconte : « la première chose que j’ai faite en arrivant, c’est foncer à la salle de bain voir s’il y avait bien de l’eau chaude. Depuis que nous sommes ici, on recommence à vivre et non plus à survivre. Avant, c’était toujours la débrouille… Aujourd’hui, on a retrouvé notre dignité. »
En couleurs
Logé quartier de la Cayolle, Marseille 14ème, Guillaume a découvert les calanques, comme « une révélation. » Atouria, de la Solidarité (encore le haut du grand nord), aime l’ambiance familiale et souriante qui y règne. Daniel vit à la Renaude, et soutient que « c’est beau, » depuis qu’on a vidé les caves et repeint les halls. Depuis 35 ans , Marcel est installé dans le noyau villageois de Mazargues. Selon lui, « c’est le plus beau quartier de Marseille ! »
Ces propos de citadins, et leurs portraits en couleurs, s’exposent jusqu’au 19 mars dans l’allée centrale de la bibliothèque Alcazar. Entrée gratuite. L’association Regards Croisés a sillonné les quartiers, de Sormiou à l’Estaque, de Picon Busserine (photo capture d’écran site association Regards Croisés) au Roy d’Espagne. Afin de recueillir les mots et sentiments des gens qui vivent ici et là..
L’exposition s’intitule Vivre Marseille aujourd’hui. Elle est interactive, puisque chaque visiteur peut écrire, sur le “tableau des vœux “, ce qu’il souhaiterait pour améliorer son cadre de vie.
Lien utile :
www.association-regards-croises.fr