Ça tombe bien, du poisson, nous en avons à toutes les sauces dans la métropole d’Aix-Marseille-Provence. Et il paraît qu’à défaut de préserver la mémoire, en manger permet d’éviter les problèmes d’audition. C’est en tout cas le résultat d’une étude américaine publiée dans le American Journal of clinical nutrition et réalisée sur plus de 65 000 femmes pendant 18 ans : manger des poissons gras au moins deux fois par semaine réduirait donc les risques de perte d’audition chez les femmes. On savait déjà que les Japonaises disposaient de l’espérance de vie la plus élevée au monde (86,9 ans, contre 85,1 ans pour les Françaises), grâce à leur régime alimentaire riche en poissons (et aussi à leur système de soin plutôt efficace, ce qui n’est pas un détail). Mais on ignorait que le résultat de notre pêche pouvait avoir une incidence sur nos oreilles…
Mais attention, tous les poissons ne sont pas indiqués, continue l’étude. Dans la case « bon à manger », le saumon, le thon et les maquereaux, qui contiennent beaucoup d’oméga 3 (pas de sardine, donc) et permettent de prévenir les risques de maladies cardio-vasculaires.
Pas d’aliment miracle pour conserver une bonne mémoire
Quel lien entre poisson et audition, alors ? Justement, ces oméga 3 sont de super-molécules qui pénètrent les membranes comme la rétine et l’oreille interne. Des oméga 3 en plus, ce sont des membranes plus fluides, et donc une meilleure audition. CQFD.
Sauf que… « Il n’y a pas d’aliment miracle », rappelait Stéphane Epelbaum, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpetrière à Paris, interrogé par 20 minutes sur le lien entre mémoire et consommation de poissons. Manger du poisson pour conserver une bonne mémoire relève donc simplement d’une légende urbaine jamais vérifiée par une étude scientifique sérieuse. Certes, le café par exemple peut augmenter les capacités d’attention pour un moment. Mais ni le poisson ni un autre aliment ne permettent de réduire efficacement les risques de maladie d’Alzheimer par exemple, encore incurable et qui entraîne une perte progressive des fonctions mentales, dont la mémoire. Enfin, le poisson contient du phosphore, des vitamines, des sels minéraux qui participent au bon fonctionnement du cerveau. Mais ces éléments se trouvent dans beaucoup d’autres aliments comme la viande, le fromage ou les féculents dans des proportions similaires…
S’il y a donc une manière infaillible de préserver sa mémoire, c’est encore de manger équilibré et de se maintenir en forme.
> Une info repérée sur Europe 1 et American Journal of clinical nutrition
(Crédit : Flickr/CC/Frédérique Voisin-Demery)