Voilà une semaine que les marins-pompiers de Marseille parcourent le parc de la colline Pierre Puget, dans le 6e arrondissement de Marseille, de long en large, pinces métalliques et boîtes en plastique à la main. Ce qu’ils recherchent ? Un cobra de deux mètres qui aurait été aperçu le 12 septembre par un promeneur. Décrit comme un « habitué du parc », le promeneur aurait même eu le temps de prendre le reptile en photo. Des recherches ont immédiatement été entamées par les marins-pompiers de Marseille, qui n’ont rien trouvé. Depuis, le jardin est « fermé jusqu’à nouvel ordre ».
Information ou canular ? Difficile à dire. Toujours est-il que les marins-pompiers prennent suffisamment au sérieux l’information pour se lancer dans des recherches quotidiennes six jours durant. Au delà des feux de forêts, accidents de la route et autres accidents domestiques, les pompiers sont régulièrement sollicités pour des interventions qu’ils considèrent eux-mêmes « insolites ». En voici une petite sélection.
Entre histoires vraies…
Python et boas constricteurs en guise de colocataires à Lançon-de-Provence
Le 21 juillet 2011, sur réquisition de la gendarmerie, les sapeurs-pompiers sont intervenus dans une résidence de Lançon-de-Provence où un particulier cohabitait avec 12 serpents parmi lesquels : un python molure de trois mètres de long, une couleuvre asiatique, un python royal, deux boas constricteurs impériaux de 1m70, quatre epycrates et trois corallus… Les reptiles ont finalement été conduits au zoo de la Barben, près de Salon-de-Provence.
Sauvetage d’un hibou grand-duc à Géménos
Le 10 octobre 2011, les sapeurs-pompiers de Gémenos ont sauvé l’un des plus grands rapaces nocturnes d’Europe : un hibou grand-duc. Signalé au niveau du vallon de la Galère, l’oiseau – espèce protégée en France – pouvant mesurer jusqu’à 70 cm de haut et 160 à 190 cm d’envergure était en fait blessé à l’aile et ne pouvait plus s’envoler. Transporté jusqu’à la clinique vétérinaire de Gémenos, le rapace a finalement été transféré dans une clinique vétérinaire de Bandol, spécialisée dans le traitement de ce genre d’animaux.
Un dauphin échoué à Port-Saint-Louis-du-Rhône
Le 17 février 2011, un dauphin était retrouvé échoué sur la plage, à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Faisant face à une mer déchaînée et aidés par les forces de l’ordre, les pompiers ont tout mis en œuvre pour sauver le cétacé et lui permettre de retrouver le large. Après deux heures d’intervention, le jeune dauphin était enfin rendu à la mer, sain et sauf.
Un singe errant à Aubagne
Dans la matinée du 11 février 2008, les pompiers sont avertis qu’un singe erre dans la zone industrielle des Paluds, à Aubagne. Afin de parvenir à l’attraper, les hommes tentent avant-tout de rassurer l’animal, qui ne se laisse pas approcher. « Après une période d’apprivoisement, le singe bondit sur le sergent-chef Jean-Marc Polio et se cramponne fermement à son cou tel le ferait un enfant effrayé », racontent les pompiers. « Impossible de le poser, il ne voulait pas me lâcher, j’ai dû le conduire chez le vétérinaire, je pouvais lire dans ses yeux la détresse et la crainte que je le laisse », confie alors le sauveteur.
Un serpent à l’école, à Marignane
Le 29 septembre 2004, un serpent est signalé dans la cour de l’école maternelle Marcel Pagnol, à Marignane. En attendant l’intervention des secours, enseignants et enfants vont se mettre à l’abri, dans les salles de classes. Rapidement, les pompiers de Marignane capturent le serpent. Il ne s’agissait en fait que d’une simple couleuvre, d’abord examinée par un vétérinaire puis relâchée dans une zone inhabitée.
Du côté des interventions périlleuses, les pompiers des Bouches-du-Rhône sont également régulièrement confrontés au sauvetage de chevaux qui s’embourbent dans le sable, tombent dans des fosses ou des canaux, ou sèment la panique sur les routes comme ces 21 chevaux qui s’étaient échappés de leur enclos en janvier 2012, dans la commune de Saint-Martin-de-Crau. Bilan, quatre chevaux décédés, quatre autres blessés, un poids-lourd endommagé et beaucoup de perturbations sur les routes du nord du département.
… et légendes urbaines
Autant d’interventions insolites, parfois dangereuses, qui relèvent de l’histoire vraie. Le cobra du parc Puget, lui, n’est peut-être qu’une légende urbaine. Et ce ne serait pas la première fois que cela arrive ! En juin 2004, une soi-disant panthère noire aperçue dans les calanques au sud de Marseille provoquait la panique et défrayait la chronique. Patrouilles, fermeture du massif des calanques, recherches intensives… l’animal a finalement été identifié après trois semaines. Conclusion : il s’agissait d’un « gros chat ». Plus récemment, en juin 2012 puis à nouveau en janvier 2013, une panthère noire avait également été signalée dans les Alpes-de-Haute-Provence puis dans le département voisin, les Alpes-Maritimes. Véritable information ou canular ? Mystère !
Bien avant cela, c’est une sardine qui faisait parler d’elle à Marseille. Elle aurait, paraît-il, bouché l’entrée du Vieux-Port… En réalité, la sardine était plutôt la Sartine, une frégate de commerce construite en 1775, puis reconvertie en bateau de guerre, qui tenait son nom du ministre de la Marine sous Louis XVI. Jusqu’ici tout va bien. En 1779, le navire est affrété au retour de prisonniers de guerre. À son bord donc, des français libérés par les anglais, qui se dirigent vers la cité phocéenne. Ils naviguent sous pavillon blanc et sont désarmés. Mais au moment d’atteindre Marseille, le capitaine commet l’irréparable, et hisse haut et fort le pavillon français. La foudre des anglais s’abat sur la frégate, qui coule à-pic à l’entrée du Vieux-Port. Et l’obstrue pendant plusieurs jours. Une Sartine déformée se transforme vite en sardine…
> Pour aller plus loin : Top 10 des clichés sur Marseille et les Marseillais
(photo de Une : SDIS 13)