« Nous avons lancé Aixploration pour montrer ce que l’on sait faire plus imaginatif dans une gare », explique Thierry Jacquinod, directeur régional de SNCF Gares&Connexions. Partenaire fondateur de thecamp, qui ouvre officiellement ce jeudi 28 septembre, la gare d’Aix TGV se veut l’antichambre de l’innovation (lire aussi notre précédent article). Un investissement de plusieurs milliers d’euros et une ambition : faciliter la vie des voyageurs et améliorer la mobilité globale. Pour cela, l’équipe interne de Gares&Connexions, composée d’une quarantaine de personnes, du manager de gare au directeur de projets en passant par les équipes techniques, commerciales et digitales, a planché en collaboration avec des start-up pour proposer tout un panel de nouveautés.
La deuxième gare TGV de province (après Avignon TGV) s’est tout d’abord mise au tout numérique et a été entièrement modélisée en 3D, grâce à la technologie BIM (Building Information Modeling). L’enjeu ? Faciliter la maintenance. « Tous les chemins de câbles, l’installation électrique, les ascenseurs, le système de chauffage et de climatisation ont été numérisés et sont visibles par ordinateur. On sait en temps réel ce qui fonctionne ou en cas de panne, ce qui dysfonctionne », affirme Thierry Jacquinod.
Intelligence artificielle
Si vous vous promenez à Aix TGV, vous croiserez sûrement l’un des trois robots qui s’y sont installés. L’un nettoie, l’autre mesure et purifie l’air et le troisième, le célèbre Baryl, est une poubelle. « L’année dernière, notre priorité était la propreté. Nous nous sommes dit : si le voyageur ne va pas à la poubelle, la poubelle ira à lui ! », sourit le directeur régional de Gares&Connexions. Baryl se déplace seul, s’arrête devant le passant et dans quelques mois, il saura répondre à un geste, un appel. « C’est de l’intelligence artificielle pure, il n’y a pas de programmation. C’est de l’apprentissage. » Un quatrième robot est en cours de développement et pourrait débarquer en avril. Il sera capable de guider les voyageurs perdus et les emmener jusqu’au parking, au quai de la gare, aux toilettes ou à l’accueil par exemple.
La gare s’est enrichie de nombreux dispositifs de guidage électronique. La e-girouette par exemple, un panneau de signalisation numérique qui indique différentes directions : la Sainte-Victoire, Madrid, etc. Son potentiel séduit Thierry Jacquinod : « Demain, pourquoi pas, on pourra lui demander son chemin. » Autre nouveauté : un écran qui parle grâce aux vibrations, sans haut-parleur, beaucoup moins cher et plus efficace qu’un dispositif muni d’enceintes. Le nouvel écran miroir, situé près de l’entrée principale, affiche quant à lui les informations liées aux trains, mais également la météo à l’arrivée.
Aix TGV s’est également pourvue de « beacons », ces petits boîtiers qui peuvent dialoguer avec des smartphones ou des tablettes. L’application mobile permet ainsi un guidage en 3D. « Avant cette technologie, il était difficile de guider les voyageurs sur un site complexe comme celui-là, à cause des multi-niveaux, des caténaires, des ponts, précise Thierry Jacquinod. Le GPS fonctionnait mal. » D’ici fin 2018, ce dispositif sera étendu à toutes les gares. Sur la page Facebook de la gare, un chatbot, un robot conversationnel intelligent a également été intégré, pour répondre à toutes les questions des voyageurs.
Plus de confort, moins de dépenses énergétiques
Pour un voyage de quelques heures, les quelque 3,8 millions de voyageurs annuels ont désormais, grâce à des bornes de téléchargement rapide, la possibilité de télécharger des films gratuits ou payants en moins de 30 secondes. Qu’il est loin le temps où l’on pouvait louer des DVD dans les gares !
Gares&Connexions a également planché sur le domaine du développement durable. « Nous voulons tendre vers l’autonomie d’énergie », affirme Thierry Jacquinod. Pour cela, l’éclairage a été changé pour du LED auto-pilotable et une ombrière en panneaux photovoltaïques de 60m2 a été installée sur le parking. Mais l’objectif est d’aller plus loin, pouvoir utiliser la surface du toit par exemple. Ou utiliser l’hydrogène. Car la gare est en pourparlers avec HySilabs, une start-up basée au Technopôle de l’Arbois, qui maîtrise le transport de l’hydrogène sous forme liquide. L’idée est de récupérer les déchets d’hydrogène des industries de Fos-sur-Mer pour les réutiliser sous forme d’énergie sur le site d’Aix TGV. « Nous avons prévu de diviser la facture d’énergie par deux mais nous avons pour ambition qu’elle tombe à zéro », conclut le directeur régional.
La gare met le cap sur l’économie collaborative
En collaboration avec OuiShare, un accélérateur d’idées et de projets dédié à l’émergence de la société collaborative, Aix TGV a lancé le challenge Gare Partagée. Quatre lauréats, des start-up locales, ont été choisis pour s’implanter sur le site d’ici huit mois : Totem Mobi, qui fait de la location de véhicules électriques, Green Bear, qui propose une offre de restauration rapide bio, M. Major pour la conciergerie et Temps Gourmand, un traiteur qui travaille avec des producteurs locaux.
Présence de l’écran connecté de Think&Go.
Médiatransports et Think&Go, une marque du groupe Ingenico, proposent une expérience inédite avec l’installation du tout premier kiosque serviciel connecté en gare d’Aix-TGV ce jeudi 28 septembre. Dotée d’une matrice de lecteurs NFC placés derrière l’écran, cette nouvelle génération d’affichage digital permet aux images de communiquer avec n’importe quel objet NFC : carte de paiement, smartphone, carte de fidélité, carte de transports, etc. Récupérer un coupon de réduction, réserver une place de spectacle ou un coupe-file, payer un produit à retirer en magasin ou encore faire un don pour une œuvre caritative devient alors possible en une fraction de seconde par simple apposition du support NFC sur l’écran.