Le déjeuner de presse organisé mardi 7 octobre, six mois après son arrivée à la tête de MPM (Marseille Provence Métropole), devait être l’occasion de faire briller les premières mesures phares (contrat local de propreté, économies budgétaires) du nouveau président de la communauté urbaine de Marseille. Mais le jeu des questions-réponses s’est d’abord et avant tout concentré sur le dossier de la future métropole. « La métropole ne paraissait pas être la priorité de mon prédécesseur. » Guy Teissier tacle d’entrée le socialiste Eugène Caselli qui a pourtant toujours soutenu clairement le projet métropolitain.
« Dans le maquis de la réforme, on y voyait pas très clair, » poursuit Guy Teissier. « Seul le préfet usinait laborieusement pour faire passer la loi… » ironise-t-il. Le nouveau patron de la Communauté urbaine, lui, « ne veut pas subir la loi des autres » et décide donc de lancer avant l’été un comité avec les 18 maires pour travailler sur la réforme. « Quatre groupes de travail ont été constitués. » Quid de la missive envoyée au préfet délégué à la mission métropolitaine Laurent Théry signée par les six présidents d’EPCI concernés (établissements publics de coopération intercommunale) ainsi que par l’Union des maires, réclamant un décalage à 2020 de la métropole ainsi qu’une limitation de ses compétences ? « En tant que président de MPM, je me place en représentant des maires. Je suis obligé de tenir compte de leurs réticences. J’ai voté la loi. J’assume, je n’ai pas d’état d’âme, et je n’ai pas changé d’avis. »
Reste donc que de « l’eau a coulé sous les ponts. » Il y aurait un vrai « risque de blocage, un entonnoir qui pourrait provoquer une véritable thrombose sur le territoire si nous lancions la nouvelle structure en 2016. » Il est beaucoup plus prudent d’y aller progressivement plaide Guy Teissier aujourd’hui. N’y a-t-il pas un risque que rien ne se fasse finalement ? « Je ne crois pas. Les maires s’arc-boutent sur la fiscalité et le droit des sols. Ça laisse beaucoup de place pour le reste. » Quelle forme alors pour la future métropole ? Le président de MPM imagine d’abord un nouvel établissement public avec quatre compétences dès 2016 – mobilité et transport, protection de l’environnement, enseignement supérieur et recherche, développement économique – et la construction d’un Scot (Schéma de cohérence territoriale) métropolitain. Puis, progressivement, le transfert des autres politiques jusqu’à la fusion en 2020 des EPCI dans une métropole intégrée. Suite du débat cette après-midi en assemblée plénière.