Joissains comme Picheral
Lorsqu’il perdit en 2001, contre toute attente, une élection qui lui était largement promise – notamment dans les sondages – Jean-François Picheral avait un talon d’Achille. Les travaux jugés alors pharaonesques du Cours Mirabeau. Parmi ses adversaires, Maryse Joissains qui sut canaliser, à son profit, le mécontentement des commerçants, des automobilistes et des riverains. Ils étaient d’autant plus en colère, que le maire PS n’avait pas tenu compte d’une consultation de ses administrés, et avait imposé son projet. L’histoire pourrait se reproduire à l’inverse, avec les travaux de réaménagements des trois places (Palais, Prêcheur, Verdun) et la « déportation » du séculaire marché aux allées Provençales. Du coup, la tonitruante mairesse a décidé de passer, vite et en force, pour que ce ne soit qu’un mauvais souvenir aux municipales de 2020. Et elle annonce déjà vouloir rester… en place.
Les sudistes et la nordiste
Marine Le Pen a ses frondeurs et ils sont parlementaires. Gilbert Collard et Marion Maréchal Le Pen, députés, et Stéphane Ravier et David Rachline, sénateurs, ont une lecture diamétralement opposée à celle de leur patronne de la loi El Khomri. Ils l’imaginent plus radicale et libérale que Marine, qui doit tenir compte de son électorat nordiste chipé pour une partie au Front de Gauche ou au PCF. Certes les parlementaires du Sud ont aussi dans le Gard, le Vaucluse, le Var et Marseille, leur prolétariat, mais ils semblent moins présents dans leur priorité. On n’en est pas encore à la guerre de sécession, mais y a comme un soupçon de scission qui parcourt l’échine frontiste.
Clic et claque
Il est incontestablement l’homme le plus photographié de la cité phocéenne. Mieux, Maurice Di Nocéra (photo), adjoint aux grands événements de la ville de Marseille et vice-président du conseil départemental chargé des sports, est le roi du rang d’oignons dans les colonnes de La Provence, une maison qu’il connait bien, ou sur les réseaux sociaux, où il assure lui-même sa promotion. Candidat aux législatives de 2017, il occupe systématiquement le centre des clichés, une position qui correspond, il est vrai, à sa famille politique. Il représente souvent Jean-Claude Gaudin, le sénateur maire, ou Martine Vassal la présidente du Département. On espère que le premier ne se fera pas représenter au Vatican, où il a ses entrées, sinon on pourrait entendre la célèbre boutade si l’élu se fait photographier au Saint Siège : « mais qui est l’homme tout habillé de blanc, à côté de Maurice Di Nocéra ? »
Pas rancuniers les FO
Jean-Claude Gaudin vient de se féliciter une fois encore, des excellents rapports qu’il entretient avec Force Ouvrière. Cela n’a pas empêché les territoriaux de défiler en masse contre la loi El Khomri. On doute qu’ils aient lu la version « gouvernementale », et encore moins la version « sénatoriale ». Les modifications apportées par la droite majoritaire au Luxembourg, à laquelle appartient Gaudin, ont de quoi inquiété les Mailly et autres Martinez, alliés objectifs dans leur opposition à la loi. Mais on sait bien aussi qu’il y a les positions idéologiques à Paris, et les arrangements entre amis à Marseille. Un bon coup de gueule dans la rue ça décrasse les bronches et ça ne fait pas de mal aux acquis locaux.
Trop de festivals tuent les festivals
Le festival international d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence craint de devoir mettre un frein à son développement. En cause le relatif désengagement financier des collectivités territoriales, comme le 13. Les responsables devraient aussi regarder leur « marché » de plus près. Il y a plus de 300 festivals en Provence l’été et le public ne peut pas être partout. Certes, les fidèles sont présents, si l’on se réfère aux réservations qui déferlent six mois avant le rendez-vous aixois, mais cette rente de situation ne permet pas d’aller au-delà des ambitions, qui sont déjà très grandes. Le festival d’Aix reste un ténor parmi les grands, mais le chœur des petits réclame aussi sa part d’applaudissements.
Des soldes en soldes
Il faudra bien que les acteurs du commerce réfléchissent à repenser les soldes. Ce moment que l’on dit important pour le chiffre d’affaires, est de plus en plus décevant. La faute aux soldes privés, aux achats en ligne, aux bouleversements climatiques. Et s’il y avait aussi un phénomène d’usure, devant cette ficelle un peu grosse, qui consiste souvent à liquider des stocks, à se débarrasser d’invendus, ou à vendre au juste prix ce que l’on avait un peu surévalué. Là encore, c’est le peuple des consommateurs qui est souverain et, comme il évolue dans une société sur-informée, il détecte assez facilement les moments où on le prend pour une poire.