Aux urnes citoyens !
La campagne des élections législatives de 2017 est close, pour le premier tour, depuis vendredi minuit. Le temps des carrosses est passé. Retour à la réalité des urnes. Petit constat sans (trop) d’ironie. Dire qu’elle a passionné les foules serait un charitable mensonge. Prétendre qu’elle se fait encore dans les rues serait de l’ordre du déni. Etre affligé par l’affichage sauvage et la gabegie de papier parait légitime. On imagine aisément les milliers de cahier d’écoliers que l’on aurait pu fabriquer au lieu d’y imprimer des portraits retouchés et ne disant rien d’autres que des visages de ravis de la crèche. L’information selon laquelle il y a plus de 50 millions de portables en France ne semble pas être parvenue dans tous les états-majors politiques. Enfin, dernière perfidie on a cru remarquer dans certains quartiers une présence plus visible des services de nettoiement. Ce doit être une coïncidence.
Allez hop au musée
Le temps des confrontations politiques n’interdit pas d’aller se frotter au beau. A dire vrai, cela est même salutaire. Les amateurs d’art de l’aire métropolitaine ont pour ce faire quelques valeurs sûres à portée de leurs pas avec Aix, Arles et bien sûr Marseille. Une exposition a particulièrement retenu notre attention. Isabelle Reiher, directrice du Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques nous invite à travers cette matière, toujours mystérieuse et sublime, à découvrir, au Musée Cantini, 60 pièces conçues et réalisées par seize artistes : Dove Allouche, Andrea Branzi, Pascal Broccolichi, James Lee Byars, Giuseppe Caccavale, Delphine Coindet, Erik Dietman, Hreinn Fridfinnsson, Piotr Kowalski, Jean-Luc Moulène, Giuseppe Penone, Gaetano Pesce, Hermann Pitz, Ettore Sottsass, Jana Sterbak, Arnaud Vasseux, Robert Wilson. Il faut aller mettre son nez à ces fenêtres-là, pour goûter la délicieuse saveur de la transparence. En ces temps de joutes politiques, c’est comme plonger en une eau cristalline. C’est jusqu’en septembre. En même temps vous pouvez opter pour Vies d’ordures au Mucem. Vous avez le choix. Comme pour les élections.
Sauver Pagnol
Il existe encore à Marseille des formes de miracles. Comme ce trou de verdure préservé du béton niché aux Accates dans le village de la Valentine entre une variété insensée d’essences diverses. C’est un club de tennis qui entretient ce poumon indispensable, sur un périmètre qu’a immortalisé Marcel Pagnol dans ses livres. C’est là qu’avec son père instituteur, il longeait un petit canal pour s’attaquer ensuite aux pentes du Garlaban, où la famille estivait. Un restaurant les Trois frères a participé par la qualité de ses aménagements et de ses prestations au renouveau de ce hameau organisé autour de sa petite église. Les riverains nous disent que l’hygiène est revenue et que les dealers ont disparu. Si l’on prend de la hauteur, avec un drone par exemple, on peut filmer par contre une zone où le bâti fait reculer peu à peu les espaces verts. C’est cruel et assassin pour l’avenir de cette vallée de l’Huveaune qui a déjà le triste privilège d’être classée zone Seveso. Il se murmure que le grignotage du béton pourrait menacer à terme ce club, qui ne vit que des cotisations de ses adhérents et de trop maigres subventions. A moins que nos édiles abandonnent le temps d’une respiration, les estrades, pour venir respirer la chlorophylle de ce lieu préservé. Et agir pour sauver ce lieu magnifique.
Des plages à la page
Ce n’est pas encore Pampelonne à Ramatuelle ni la Croisette à Cannes, mais on est sur la bonne vague. Les plages de l’Escale Borély ont fière allure. Les bars et restaurants qui les gèrent ont fait de réels efforts pour qu’elles soient à la hauteur d’un tourisme qui ne demande qu’à être séduit. Il manque encore quelques ingrédients pour que l’on savoure le cocktail « sea, sex and sun », sans modération. Un kiosque à journaux serait le bienvenu puisqu’on sait que farniente rime souvent avec lecture. Et puis un peu de verdure sur cette esplanade solaire. Quelques oliviers seraient superbes, à l’instar de ceux qui ont fleuri derrière la mairie ou plus récemment, à l’initiative des commerçants, boulevard Vauban. On pourrait songer aussi à des sculptures d’art contemporain, les artistes ne manquent pas dans cette ville créative. Allez encore un petit effort et nous ferons escale plus souvent.
Lorientais, pas désorientés
C’est un couple – Arlette et Jean-Claude – que le pur hasard d’une rencontre a mis sur notre route ou plus exactement sur une place. Partis des avantages comparés des vins, avant de faire leur choix à la table du restaurant où, comme nous, ils avaient pris place, nous avons évoqué d’autres plaisirs. Leur aveu fut réjouissant. Ils étaient en congrès à Marseille et ils ne furent, à les écouter, que surpris positivement parce qu’ils avaient vu pendant leur villégiature. Du Vallon des Auffes au Mucem en passant par le Vieux Port, c’est un 20 sur 20 qu’ils donnaient à la ville. Elle, avait particulièrement aimé la cuisine et trouvé le service avenant et professionnel. Lui, avait une interrogation qui semblait le tracasser : « comment peut-on vivre avec autant de journées ensoleillées par an ? » Nous avons tu la recette, de peur que notre Lorientais soit désorienté. Il nous a confié qu’il tenait dans son pays, à l’ouest nuageux, deux magasins de chaussures. Si tous nos visiteurs sont aussi enthousiastes, Marseille est parti du bon pied.
Quand Samu ça mue
Les employés du Samu social pointés du doigt par une enquête sont en colère. Ils estiment que contrairement au soupçon qui pèse sur leur service ce n’est pas leurs horaires qui sont en cause mais l’organisation de leur travail. Ils détaillent ainsi leur emploi du temps en mettant en avant une constance, le service rendu aux miséreux qui errent dans nos rues est effectif 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Les enquêteurs confirmeront ou infirmeront leurs dires. Il y a aussi deux petites choses que les mis en cause pointent. Premièrement, cette organisation existe depuis plusieurs années et ils n’ont jamais entendu de remarques de quelque élu responsable que ce soit. Secundo, ils dénoncent l’absentéisme, plaie des autres services municipaux. Les copains ne veulent pas être pris pour des coquins. La municipalité se retranche derrière un mutisme étanche. Silence on tourne comme on dit dans les maraudes.