Chaque dimanche, retrouvez la chronique du journaliste Hervé Nedelec, “Soit dit en passant”. Un regard sur l’actualité de la semaine écoulée, parfois caustique parfois humoristique, toujours pleine d’humeur !
A Mimet, fais ce qui te plait
C’est un des élus les plus en pointe, contre la Métropole Aix-Marseille qui doit voir le jour en 2016. Georges Cristiani, maire de Mimet, a eu une grande influence sur Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence pour que les communes du Pays d’Aix votent en ce mois de septembre, à l’unanimité, la création de la métropole du Pays d’Aix. Après tout avec plus de 200 000 habitants d’autres l’ont précédé en France. On peut penser aussi que c’est parce qu’elle abrite un Pasino que la maire d’Aix a tenté ce coup de poker menteur. Il doit donner des boutons à Jean-Claude Gaudin, probable premier président de la grande métropole. Quant à Cristiani c’est sans doute parce que sa cité de moins de 5000 habitants est la plus haute des Bouches-du-Rhône (491 mètres d’altitude) qu’il regarde Marseille de haut. Tout cela semble bien confus à l’aune des enjeux…
Ta cabane prend l’eau
Plus besoin de boussole pour se situer sur le Vieux-Port. Il suffit de regarder les cabanes des associations de pêcheurs et autres clubs nautiques. A l’Est (d’où vient généralement la pluie) elles virent au noir, à l’ouest cela ressemble encore à du bois. C’est à l’architecte anglais Norman Foster que l’on doit l’ensemble du projet de rénovation du Vieux-Port, dont les travaux de la seconde tranche viennent de commencer. On se félicite d’ailleurs du premier résultat. Notamment de la fin des barrières qui avaient indûment privatisé une partie du domaine public maritime pendant des décennies. La vitesse à laquelle se dégradent les fameuses cabanes en revanche ne laisse pas de bois.
Université : le premier qui dit la vérité
C’est Guy Béart qui chantait l’antienne « le premier qui dit la vérité, il sera exécuté ». Le secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, Thierry Mandron, ne craint pas semble-t-il la peine capitale. Il vient d’affirmer qu’il fallait désormais que les universités s’attèlent à donner des statistiques sincères sur les taux d’employabilité au sortir des diplômes. Il faudra sans doute plus qu’une volonté ministérielle pour arriver à quelque chose de tangible. Entre les enseignants qui prétendent encore que ce que deviennent les étudiants n’est pas dans leur mission, ceux qui fabriquent leurs évaluations à la manière de Volkswagen, ceux qui jouent une sélection impitoyable pour ne conserver que l’élite estudiantine, M. Mandron a du pain sur la planche.
A mort l’arbitre
Yves Moraine, maire de secteur n’a pas eu de mots trop durs pour l’arbitre du désormais fameux « olympico », Olympique de Marseille-Olympique Lyonnais. Sans minimiser l’irresponsabilité de quelques supporters, il s’en est pris aussi au président lyonnais Jean-Michel Aulas accusé d’être un « pyromane en chef ». Si on ne le retient pas, Moraine (Les Républicains) va se mettre à chanter l’Internationale : « du passé faisons table rase… » Bref, on l’aura compris, tout va bien, c’est les autres qui ne nous aiment pas et comme le dirait le minot Valbuena : « que je sois pendu, si c’est pas vrai ! ».
Aujourd’hui peut-être ou alors demain.
C’est une manie marseillaise, on anticipe. Et comme les communicants ont pris le pouvoir, de la Région au Département, en passant par la Mairie, l’effet d’annonce est souvent suivi d’effets pervers. Ainsi en va-t-il des aménagements – fort bienvenus – qui courent désormais du Vieux Port aux Terrasses du port en passant par les Voutes et les Docks. A force de claironner que c’était en cours, de nombreux Marseillais ont cru que c’était fait. Du coup ils se retrouvent devant des vitrines barrées par de grandes affiches où on leur explique que l’ouverture c’est pour « bientôt ». Un peu comme en terrasse quand un garçon prend votre commande et vous répond « allez ». Oui mais « tranquille ».
Drôle de jeu
France 3 a diffusé en deuxième partie de soirée, un documentaire de Xavier Monnier intitulé « Marseille et le jeu du clientélisme ». On se sera amusé – à moins qu’on ait été affligé – des différentes définitions données au mot « clientélisme » par les différents élus (Gaudin, Guérini, Pezet, Mennucci, Muselier…). Le montage terriblement efficace du documentaire, a aggravé leur cas et il n’est pas sûr que le journaliste, si telle était son intention, ait réussi à émouvoir les téléspectateurs marseillais. Il y a fort à parier que quelques-uns auront zappé en se disant que c’était « blanc bonnet et bonnet blanc », que d’autres auront soupiré en pensant que « le système était encore là pour longtemps » sans compter, sur ceux, qui auront conclu, péremptoires : « parce que tu crois qu’ailleurs c’est différent». Bof comme le disait Guérini dans le doc, «Dieu reconnaîtra les siens ». Amen.
Pas si petit que ça
Emmanuel Petit vient de signer un livre de réflexions, avec son complice de commentaires footballistiques, Kader Boudaoud (Emmanuel Petit. Franc Tireur, aux éditions Solar, 18,90€). Ça nous change de la loi du silence qui règne dans le milieu du football et prouve aux plus dubitatifs que la tête et les jambes peuvent coexister. De plus l’excellent Kader Boudaoud a fait ses études à l’école de journalisme de Marseille et ses premières armes dans la presse écrite régionale avant de rejoindre le service public de l’audio-visuel via Canal plus. Voilà une paire… qui en a.