Un débat un peu primaire
Y a comme du rififi dans la droite marseillaise. Elle se sent des ailes et anticipe joyeusement sur les législatives, qui suivront la présidentielle de 2017. Et de rejoindre les écuries de ceux qui vont entrer dans la course des primaires. Valérie Boyer a joué des coudes pour se faire voir en campagne à côté de François Fillon. Maurice Di Nocera n‘en finit plus de déclarer sa flamme pour le maire de… Bordeaux, Alain Juppé. Renaud Muselier et Jean-Claude Gaudin sucent la roue du roi de la montagne (enfin des Maures au-dessus de Cap Nègre) Nicolas Sarkozy. C’est un exercice nouveau pour Les Républicains, plus habitués jusqu’ici à « silence dans les rangs et je ne veux voir qu’une seule tête ! » L’important est de se doter d’une veste réversible, car n’en doutons pas tous prôneront l’union, ce moment de désunion passé. Rendez-vous après la primaire. On prend les paris !
Et en plus ils boudent
Ils sont épatants nos socialistes marseillais. Les Carlotti, Mennucci, Ghali et autres Jibrayel ont boudé la visite de Manuel Valls à Gignac puis Marseille (photo), sous prétexte qu’on n’avait pas eu assez d’égards pour eux et trop pour les élus de droite. Cette bronca silencieuse n’a pas eu l’air d’ébranler le Premier ministre et ses accompagnants, venus stigmatiser les communes qui trainent à créer des logements sociaux. Une des raisons avancées pour la bouderie des occupants du radeau médusé des dernières régionales, le soutien de Valls aux communes qui ont récemment interdit le burkini et fait des vagues avec une affaire aussi importante qu’un pet dans l’eau. Lorsque Samia Ghali avait appelé le renfort de l’armée pour faire régner l’ordre dans les quartiers, les mêmes élus n’avaient pas mouillé le maillot pour protester contre cette mesure polymusclée. Et s’ils nous faisaient un remake des « Vallseuses » !
Comme des ressemblances.
Il y a comme des ressemblances entre les gestions des maires de Béziers, Fréjus, Cogolin et du septième secteur de Marseille. Ils sont tous les quatre à l’extrême droite de l’échiquier politique et tous les observateurs ont noté dans leur gouvernance la valse des collaborateurs ou des adjoints depuis le début de leur mandat. Le népotisme et la brutalité de certaines de leurs décisions font également partie de leur singulière manière d’exercer le pouvoir. Quelques naïfs ont même pensé qu’ils pouvaient être des démocrates. Ils n’avaient sans doute pas remarqué combien leur patronne Marine Le Pen avaient pour modèle Donald Trump et Vladimir Poutine dont les principes démocratiques sont connus de tous.
Derrière les mots
Louis Aliot qui sera premier compagnon de France (le rôle de première dame pour les hommes non mariés) si Marine Le Pen est élue présidente, s’est récemment exprimé devant les élus du 13. Il a laissé entendre à Carnoux, ville où les pieds noirs d’Algérie sont très présents depuis l’exode de 1962, que ces derniers avaient déjà vécu «en d’autres temps et sous d’autres cieux les prémices de ce que nous sommes en train de vivre ». Et d’ajouter pour se faire bien comprendre : «le FN s’est construit sur les ruines de l’Algérie Française ! » Le Catalan d’adoption n’a de cesse à la TV de balayer tous les tenants d’une nostalgie mais chassez le naturel il revient le Aliot. Plus tard il a du reste ajouté, à propos des réseaux sociaux sur lesquels son parti est moqué ou vilipendé, « il nous faut les contrôler ! » Il voulait sans doute dire « les observer » pour contrattaquer mais les mots sont parfois révélateurs des pensées souterraines.
Arles la flamboyante
Si une ville du département a accumulé les clichés la concernant, c’est bien Arles : les taureaux, le riz, le delta du Rhône, les flamants, on en passe et notamment l’arlésienne. Pourtant la cité, qui marque en quelque sorte la frontière entre Provence et Occitanie, est d’abord une des villes les plus fécondes au plan culturel. On pense bien sûr à Van Gogh, à ses trésors antiques, à la photographie et depuis cet été à la danse puisque Benjamin Millepied s’est installé avec son L.A. Danse project (une troupe de six danseurs) à la fondation Luma, pour une résidence créative de trois ans. La fondation compte développer sur les anciens ateliers SNCF où l’on peut chaque année retrouver les magnifiques Rencontres internationales de la photographie, un centre de formation de 1000 M2. Un grand pas que peut aider à franchir l’ancien directeur et maître de ballet de l’Opéra de Paris. Et si sa compagne Natalie Portman, s’éprenait d’Arles, ce serait un scénario parfait.
On radote sur les cendres…
On en finit pas de raconter les mêmes sornettes depuis des décennies. Napoléon demandait déjà en son temps au préfet du Var de « fusiller sur le champ » les pyromanes qui s’en prenaient aux forêts des Maures ou de l’Estérel. En dehors de ses rodomontades il faut regarder la réalité en face. Pourquoi des incendies ont dévasté une fois encore les hauteurs de Vitrolles ou de la Gineste. Un parce qu’il est impossible d’interdire la sècheresse et d’arrêter le vent. Deux parce que la végétation méditerranéenne est inflammable. Trois parce qu’on ne peut pas raisonnablement nettoyer chaque parcelle du département. Quatre parce que la surveillance ne fait pas tout… d’autres raisons peuvent être avancées, mais force est de constater que les soldats du feu (sapeurs ou marions pompiers) sont de plus en plus performants et qu’il est (heureusement) loin le temps où les tragédies se multipliaient sans la force des images et de l’info en continue pour les sur-dimensionner
Les bouches du Rhône…
Entendu dans un bar du centre, à propos du dernier sanglant bilan des règlements de compte. « Tu connais la différence entre Aix et Marseille ? » dit l’un. « Non ! » répond l’autre. « Eh bien à Aix ils ont un casino (Ndlr : le Pasino) mais nous à Marseille, on n’en a pas encore, mais nos bandits ne sont pas manchots ! » (Pour ceux qui ne fréquentent pas ces établissements « le bandit manchot » est une machine à sous avec laquelle on teste pour quelques pièces sa chance ou sa malchance). Si le maire de Marseille va au bout du projet d’un casino à la Joliette, on dépassera Aix en toute chose.