Après deux années de transition marquées par les animations culturelles portées par l’association MJ1 , le hangar J1, édifié au début des années 1920, s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de sa déjà très riche histoire. Vendredi 11 janvier, à l’occasion de la présentation de son bilan 2018, le Grand port maritime de Marseille dévoilera le lauréat de l’appel d’offres « Osez le J1 » lancé en 2017. Le projet ? Proposer et dessiner une nouvelle vocation au hangar portuaire et industriel de 25000 m2 afin d’ouvrir une nouvelle vocation au bâtiment XXL. Une nouvelle vie qui devra être économiquement rentable pour le port, mais aussi s’intégrer au mieux à la ville et aux activités urbaines.
La présidente du directoire, Christine Cabau-Woehrel, au moment de lancer la consultation, résumait ainsi ses attentes : « un projet qui portera une vision forte de la valorisation de ce patrimoine unique et la volonté de mettre en scène un nouvel acte de l’histoire du port et de la cité de Marseille, où ville et port se rencontrent, se complètent et renforcent leur rayonnement culturel et économique de ville-port, port-ville, portant notre ambition de visibilité internationale. »
Au terme d’une première sélection, quatre groupements ont été retenus avec dans chacun d’entre eux une alliance forte entre des architectes ou urbanistes de renom : Norman Foster avec l’opérateur Quartus, Corinne Vezzoni avec Redman, Bernard Reichen avec Vinci et Jacques Rougerie avec DCB. Selon nos informations (lire Le Digest Hebdo n°86 diffusé lundi 7 janvier auprès des abonnés à Gomet’ Premium), chaque groupement, soutenu par des acteurs puissants de la construction et des financiers, a proposé à la fois des activités de loisirs, de commerces et de bureaux, d’hôtellerie et de restauration.
Jean-Marc Forneri : « Je ne ferai pas Miami »
Au final, ils sont très peu à avoir proposé des opérations en lien avec l’activité portuaire proprement dite. Pour le choix final, la différence pourrait se faire sur le niveau de rentabilité proposé au port, une préoccupation affichée dès le départ par le président du conseil de surveillance, Jean-Marc Forneri, lui-même patron d’une société financière, Bucéphale Finance. « Le J1, cette halle historique en bord de mer, au cœur du quartier d’affaires et à quelques pas du centre touristique, se doit de connaître un autre avenir et s’inscrire dans la modernité sans renier un passé prestigieux » écrit-il en 2017 pour attirer les porteurs de projet. En 2016, le même Jean-Marc Forneri répondait aux questions de Gomet’ et livrait sa vision avec quelques références et surtout des contre-exemples : « Je ne ferai pas Miami ! On ne veut ni discothèque, ni casino. Nous devons rouvrir cet espace au public tout en conservant son identité maritime (…) il pourrait y avoir un grand hôtel ou un centre de congrès digne de Marseille. J’aime aussi beaucoup le projet de la halle Freyssinet à Paris porté par Xavier Niel. »
[Direct] Les dirigeants du port de #Marseille présentent l’appel d’offre sur le hangar J1 avec @jcgaudin #osezlej1 pic.twitter.com/5iUdPzbveB
— Gomet’ (@Gometmedia) 28 juin 2017
Un nouveau geste architectural ou une reprise a minima ?
L’architecture du projet pourrait aussi compter dans les ultimes arbitrages. Le respect du bâtiment historique tout comme le geste architectural qui pourrait être un signal nouveau dans le prestigieux boulevard Euroméditerranée ont en effet leur importance. Ainsi, quel traitement proposer à la façade du hangar côté ville (photo ci-dessous) amputée en 1971 pour laisser plus de place au viaduc autoroutier ? Quelle direction sera privilégiée : la reconduction a minima de la façade actuelle ou un projet d’entrée plus ambitieux ? De même l’esplanade sud constitue un espace public important du site. Sa vocation peut être très variable. Et quid de l’aménagement des quais ? Quelle utilisation pour les bassins d’eau ?
Un jury consultatif, Cabau-Woehrel va trancher
Pour aider dans le choix de l’équipe finale qui sera dévoilée vendredi, le GPMM avait annoncé la tenue d’un jury international. La réunion s’est déroulée le 19 décembre dernier au port mais sans les personnalités internationales annoncées. Autour de la table, les présidents des collectivités locales comme Renaud Muselier ou leurs représentants (Gérard Gazay pour Martine Vassal, Dominique Vlasto pour Jean-Claude Gaudin), le président de la CCI Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin, Jean-Marc Forneri, un représentant de l’Etat, un autre des bâtiments de France et de la Dreal, ou encore un représentant syndical du personnel du GPMM. La position du jury dont les délibérations sont tenues secrètes ne sera, de toutes façons, que consultative. C’est la direction du port, en l’occurrence Christine Cabau-Woehrel qui décidera. Elle était d’ailleurs volontairement absente de la réunion du jury le 19 décembre dernier.
Liens utiles :
> A lire lundi dans Le Digest Hebdo pour les abonnés à Gomet’ Premium, l’avis du jury et le rappel des points clés du règlement. Et vendredi 11 janvier, suivez en direct à partir de 14h30 la conférence de presse du Grand port sur Twitter avec @Gometmedia #HangarJ1
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