Les professionnels de l’immobilier étaient réunis mardi 1er octobre pour le traditionnel rendez-vous semestriel de l’OIP (Observatoire de l’immobilier en Provence). A cette occasion Philipe Deveau, son président a une nouvelle fois pointer les risques en cours sur le marché. Deux secteurs sont particulièrement sous pression : le logement social et le marche du neuf, en particulier la maison individuelle. Nous reprenons ici les points essentiels de son point de vue publié dans le rapport de l’OIP de ce 1er octobre.
La baisse de régime dans le neuf (baisse de la création de logements) s’explique « malheureusement par des facteurs multiples qui pourraient être aisément levés : des contraintes techniques et règlementaires sur les secteurs du BTP et de la construction d’une part ; des contraintes politiques d’autre part (lourdeur des processus de révision des PLU, difficulté à obtenir des permis de construire…) qui freinent l’activité des entreprises du secteur et pénalisent au final l’ensemble de nos concitoyens. »
Le marché de la maison individuelle, s’il redresse la tête au niveau national, traverse dans la région « un trou d’air en raison de la réduction du PTZ et la suppression de l’APL accession. Autant de mesures qui s’ajoutent à la disparition en 2017 de toutes leszones NB (zone naturelle en partie bâtie, NDLR) des POS » observe M. Deveau. « Ces décisions impactent là encore les ménages, en particulier les plus modestes, condamnés à s’éloigner encore davantage des métropoles pour compenser par une baisse du prix de leur terrain la hausse du coût de leur crédit sans PTZ… »
Logement social : un risque de ralentissement
Concernant le logement social, Philippe Deveau montre également du doigt le gouvernement : « Les mêmes causes produisant les mêmes effets, en l’occurrence des décisions gouvernementales prises sans concertation avec les professionnels du secteur, le logement social est dans l’expectative, au lendemain du vote de la loi Elan. Les exigences de restructuration posées par cette dernière, pourraient, à court terme, se traduire par un ralentissement d’activité. »
Et rien à espérer selon lui du soutien public dans la transition en cours : les dispositifs d’aide destinés à compenser les ponctions de l’Etat sur les fonds propres des organismes induisent une « ingénierie financière » qui prend du temps et retarde la concrétisation des aides.
Seul rayon de soleil en cette rentrée maussade pour les acteurs de l’immoblier : les marchés du tertiaire et l’immobilier ancien. « Le premier est en léger recul, mais compense cettedéconvenue par un volume placé satisfaisant. Concernant le second, la location reprend ainsides couleurs, en dépit d’une mobilité résidentielle encore trop faible » explique M. Deveau au nom de l’OIP.
Le maillon faible qui vient casser la chaine du logement
Mais Philippe Deveau lance en conclusion un appel d’urgence à l’Etat « Nous savons pour autant, à l’OIP, que les différents marchés immobiliers sont interdépendants : les Français changent de logement dans leur parcours résidentiel et en fonction de leur situation de vie (accession / locatif / neuf / existant). Il est dès lors urgent que l’Etat prenne enfin conscience que pénaliser le logement social ou la construction de maisons neuves, n’est pas la bonne solution. » Il rappelle enfin l’interdépendance entre les différents marchés. « Tout le monde peut être, un moment, locataire HLM, ou locataire dans le privé, ou accédant dans le neuf ou dans l’existant. Tout cela doit fonctionner ensemble. Le cas échéant, le maillon faible vient casser la chaine du logement.Et c’est alors l’ensemble des professionnels de l’acte de construire et de loger qui est pénalisé. Et, in fine, nos concitoyens mais aussi l’économie du pays. » A bon entendeur.