À Marseille, le pôle santé du tribunal de grande instance (TGI) a ouvert une information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui sur les rejets d’alumine de l’usine Alteo de Gardanne, selon l’AFP qui cite des « sources concordantes ». Elle porte sur la période du 21 juin 2012 à juillet 2018 et a été lancée pour une possible « infraction à la législation sur les installations classées », précise Xavier Tarabeux, procureur de la République de Marseille, à l’AFP.
Plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui
Cette information judiciaire fait suite à une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui, déposée par huit plaignants, dont des riverains, des pêcheurs et l’association Zea. Leur objectif était de mettre fin aux rejets de « boues rouges » par l’usine Alteo, notamment dans le Parc national des Calanques depuis de nombreuses années. L’usine de Gardanne ne rejette plus de déchets solides en mer depuis fin 2015. Ils sont désormais stockés sur le terrain de Mange Garri, à Bouc-Bel-Air. Mardi 12 février 2019, des militants de Zea avaient déversé dix tonnes d’une matière présentée comme des boues rouges devant le ministère de l’Ecologie et le siège d’HIG, la holding propriétaire d’Alteo, pour dénoncer les pollutions de l’industriel. Alteo avait alors précisé qu’il s’agissait en fait de minerais de bauxite non transformés et accusé les militants de vol. L’entreprise avait ensuite annoncé porter plainte contre eux.
Manifestation à Mange Garri le 17 mars 2019
Par ailleurs, 500 à 600 personnes se sont réunies dimanche 17 mars 2019, sur le site de Mange Garri, pour protester contre le projet d’agrandissement de la zone de stockage actuellement mené par la métropole Aix-Marseille Provence au profit d’Alteo, ajoute l’AFP dans une autre dépêche. A l’heure actuelle, l’usine rejette toujours des des déchets en mer. Pour ceux-ci, Alteo doit se conformer à des valeurs limites d’émission fixées par les normes environnementales d’ici au 31 décembre 2019, selon une décision rendue par le tribunal administratif de Marseille en juillet 2018. L’entreprise a contesté ce jugement et demandé un délai supplémentaire devant la cour administrative d’appel le 11 janvier 2019. Une demande qui a finalement été rejetée.
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