À la suite des épisodes de vents forts du 8 avril 2018 le site de « Mange-Garri » exploité par la société Alteo Gardanne, sur la commune de Bouc-Bel-Air, a été à l’origine d’un incident de pollution de l’air de grande ampleur avec un envol de poussières sédimentables. Le vent du sud-sud-est a soulevé d’impressionnantes nuages de poussières rouges qui ont notamment touché un lotissement à proximité du site de stockage des résidus de bauxite de Mange-Garri. Des membres de l’association BBAEnvironnement ont déposé une main courante à la gendarmerie de Bouc-Bel-Air, tandis que le maire de la commune Richard Mallié a décidé de déposer plainte lundi 9 avril.
Pour le député de la circonscription, François-Michel Lambert, « l’inquiétude sur le nuage de poussière exceptionnel issu du site de stockage des boues rouges d’Alteo est bien légitime. Cependant ceux qui le transforment en angoisse auprès des habitants sont irresponsables et certains illégitimes, déclare-t-il dans un communiqué, du 10 avril. Malgré 120 ans de connaissances sur la bauxite et l’alumine, il n’y a pas une étude, que ce soit en russe, en chinois, en anglais, en français, qui montre une corrélation entre ces poussières de boues rouges et un impact sanitaire avéré. Il y a des fortes contraintes par ces poussières mais le véritable impact sanitaire, ici dans le bassin minier de Provence, est la pollution atmosphérique due à la voiture et les autres activités industrielles.»
Le maire invité à venir voir les améliorations sur site
Outre sa plainte, le maire Richard Mallié a demandé au préfet la mise en place d’une commission pour traiter le problème des poussières. Les services de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) ont par conséquent procédé à une inspection sur le site pour évaluer la conformité des mesures préventives prescrites par l’arrêté préfectoral du 21 juin 2016. Au regard de ce contrôle, le préfet des Bouches-du-Rhône Pierre Dartout, a réagi en prenant un arrêté d’urgence, demandant à l’exploitant de mettre en œuvre, à sa charge et en lien avec les services de la commune de Bouc-Bel-Air, « les moyens nécessaires pour supprimer dès à présent les conséquences et les nuisances générées par les retombées de poussières sédimentables chez les riverains impactés ainsi que les lieux et équipements publics concernés ». Par ailleurs, l’exploitant est tenu de transmettre sous 15 jours un rapport d’accident à l’inspection des installations classées. Un contrôle sera opéré pour vérifier la réalisation des opérations de nettoyage.
Du côté d’Alteo, tout est mis en œuvre « pour éviter que cela se reproduise », assure Eric Duchenne, directeur industriel d’Alteo, cité par La Provence. « On met tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas d’envol de poussières. Sur les sites inexploités, on met du compost relativement efficace, dans les bassins inactifs avec de l’encroûtement et pour les zones actives, on arrose manuellement ». Les travaux de canalisation pour rendre cet e, « ce qui permettra de tout arroser en même temps et autant qu’il faut ». D’autres travaux sont prévus comme de l’encroûtage en compactant le sol. Une opération qui nécessite des conditions sans humidité pendant 48 heures. Le maire a été invité à venir voir les améliorations sur site.
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