Depuis une dizaine d’années, l’industrie défraye davantage la chronique par ses difficultés économiques que pour ses innovations technologiques. « Pourtant, on ne cesse de se réinventer chaque jour. Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle ère pour notre secteur », affirme Bernard Pinatel, le directeur général raffinage-chimie du groupe Total. A la tête du projet de transformation du site de Berre en bioraffinerie, il veut faire de l’ouest du département un laboratoire pour la transition écologique des industriels. Avec Jean-Philippe Gendarme, le président de l’association Piicto et directeur du site Kem One de Fos, il a créé le groupe bio-industrie et travaillé pendant 18 mois pour aboutir aujourd’hui à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Industry’nov.
Industry’nov peut intéresser 300 entreprises dans le monde
Lancé officiellement lundi 16 avril, Industry’nov attend des propositions de projets tournant autour de l’écologie industrielle : énergies nouvelles, économie circulaire, bioindustrie… Il met à disposition des candidats 83 hectares situés sur trois sites autour de l’étang de Berre et du golfe de Fos : Total à la Mède, LyondellBasell à Berre et Piicto à Fos. Chaque projet devra concerner l’ensemble de ces terrains. L’appel à manifestation d’intérêt est ouvert jusqu’au 31 octobre prochain mais pourrait être prolongé en fonction des dossiers reçus.
Pour Jean-Luc-Chauvin, le président de la CCI Marseille Provence : « Industry’nov peut intéresser environ 300 entreprises dans le monde ». L’agence de développement Provence Promotion s’occupera de vendre le projet aux quatre coins de la planète. Elle s’appuiera sur l’expérience engrangée avec le chinois Quechen qui doit signer dans les prochains jours son contrat pour s’installer sur le grand port maritime de Marseille. Le GPMM, qui apporte une grande partie du foncier dans l’AMI, sera l’un des premiers commerciaux du projet. Il doit prochainement aller en Asie avec Provence promotion pour expliquer les atouts du territoire. « On a du foncier disponible, les conditions de sécurité et une volonté des entreprises locales de coopérer… c’est sur le port que s’écrira l’avenir de l’industrie locale », affirme Christine Cabau-Woehrel, la présidente du directoire du GPMM.
La Région lance la French Fab Sud le 18 mai chez Airbus Helicopters
Pour ce nouvel appel du pied aux industriels, tous les responsables locaux ont montré un front uni au palais du Pharo. Jean-Claude-Gaudin, le président de la Métropole, a rappelé l’importance de l’industrie « trop souvent oubliée. Pourtant, sans l’industrie, il n’y aurait pas d’activités de services ». Bernard Kleynhoff, le président de la commission industrie à la région Paca, souhaite créer « un nouveau levier d’attractivité pour attirer des investisseurs qu’ils soient français ou étrangers ». Il annonce également le lancement de la French Fab Sud le 18 mai prochain dans les locaux d’Airbus Helicopters. Du côté de l’Etat, on se félicite également de la démarche qui doit permettre « d’offrir un système plug and play aux investisseurs, c’est à dire prêt à l’emploi avec des entreprises locales qui partagent leurs ressources », explique le secrétaire général pour les affaires régionales, Thierry Queffelec. Il rappelle aussi que Marseille accueille « énormément de consulat, ce qui est un point fort pour les relais économiques internationaux ». En espérant que les réponses à cet AMI seront nombreuses et de qualité. Réponse le 31 octobre.