Anthony Tournadre a 28 ans. Yeux bleus cristallins, barbe de trois jours et cheveux en bataille, ce jeune graphiste originaire d’Aubagne rêve d’une métropole où l’on pourrait aller du Nord au Sud et d’Est en Ouest en transports en commun et avec une seule carte de voyage. Un peu comme à Londres où il a passé trois ans, après le bac. « Je suis parti pour apprendre la langue et j’ai appris beaucoup plus… » Là-bas, 12 lignes de métro, complétées par un train, desservent 270 stations réparties dans neuf zones concentriques, allant du centre historique aux banlieues. Soit un réseau long de plus de 400 kilomètres. Le tout avec une seule et unique carte de transport.
Après trois ans en Angleterre et huit mois en Espagne – à Madrid puis à Barcelone – Anthony revient en France pour suivre des études de graphisme à l’école Axe Sud de Marseille. Pendant sa dernière année et avec quatre autres étudiants, le jeune homme participe au Défi Métropole organisé par le Club de l’Immobilier et la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence. Des étudiants de tout le territoire doivent imaginer à quoi ressemblera la métropole d’Aix-Marseille-Provence en 2050. Dans 40 ans, le groupe d’Anthony se voit bien à la tête d’une agence de communication, Indigo. Dans ses cartons, l’agence travaillerait, entre autres, sur plusieurs projets métropolitains parmi lesquels, un centre hospitalier à Marignane, spécialisé dans la neuro-robotique, une exposition universelle sur le thème de l’intelligence artificielle, une bibliothèque numérique ou encore, un village pour accueillir les Jeux-Olympiques 2050, à Marseille.
« Les transports, l’artère de la métropole »
[pullquote]« Je n’ai fait que me calquer sur le réseau existant ! »[/pullquote]
« La question qui se posait ensuite, c’était comment relier tout ça, explique Anthony. Il a donc fallu se pencher sur la problématique des transports en commun, l’artère de la métropole. » Un défi à la hauteur de ce passionné d’urbanisme et de mobilité qui se plonge alors dans les entrailles du réseau métropolitain. Car si l’on regarde de plus près, le réseau existe bel et bien. « Je n’ai fais que me calquer sur le réseau existant, précise Anthony. J’ai ajouté trois lignes fictives et les distances ne sont pas toujours exactes mais la base est réaliste. » Pour construire sa carte, Anthony s’est notamment servi des données trouvées sur YouMapps, GoogleMaps et le site de l’Agam.
Voici les cartes réalisées par Anthony Tournadre et présentées au jury du Défi Métropole :
(Les lignes jaune, bleue foncée et marron sont fictives. Les autres sont basées sur un réseau existant)
Le réseau métropolitain dans son intégralité
Zoom sur le réseau marseillais
Un réseau existant qui manque de visibilité
Pour Anthony, le premier enjeu en matière de transports, avant même de songer à construire de nouvelles lignes, serait de rendre plus lisible la carte du réseau métropolitain. « Lorsque l’on regarde la carte du métro marseillais, on n’a aucune info sur les autres lignes qui permettent de rejoindre Aix-en-Provence ou Aubagne. C’est d’abord là-dessus qu’il faut travailler. » Le jeune homme déplore ainsi le manque de visibilité de la récente halte ferroviaire Arenc-Euroméditerranée, mise en place en février 2014, ou encore l’absence de visibilité des lignes de TER qui existent entre les métros La Rose et Bougainville. « Il y a plein de station entre les deux mais on ne les voit pas ! »
Autre enjeu pour le futur réseau de transport métropolitain, augmenter la cadence et surtout, mettre à disposition des usagers une carte unique qui pourra servir sur toute les lignes. Un travail amorcé à Marseille avec la carte Transpass qui permet d’emprunter le bus, le métro mais aussi le TER pour les stations marseillaises. « Il y a un potentiel énorme ici et le réseau existant pourrait réellement être mis en valeur dans les cinq ans à venir », estime Anthony. Arrivé à la 5e place du Défi Métropole, le groupe du jeune homme n’a pas suffisamment séduit le jury pour monter sur le podium. Pas dramatique pour le jeune graphiste, heureux d’avoir pu présenter son travail au préfet délégué au projet métropolitain, Laurent Théry, et bien décidé à participer à la construction de la métropole.
Le réseau de transport métropolitain ressemblera-t-il un jour au réseau londonien ?
(Faites glisser la flèche de gauche à droite et de droite à gauche pour passer d’une carte à l’autre)