Jour de grand oral pour une vingtaine de startups innovantes ce jeudi 22 octobre à Marseille. Start’inPost, l’accélérateur industriel du groupe La Poste a été accueilli dans les locaux de la pépinière Marseille Innovation au Pôle Média de la Belle de Mai.
Start’inPost, est l’accélérateur industriel lancé en juin 2014 par la branche numérique du Groupe La Poste dans l’idée de créer de nouveaux business numériques et de soutenir le développement économique local. Pour la première fois dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, le programme d’accompagnement a auditionné une vingtaine de startups et de PME innovantes de la région Paca afin de permettre à certaines d’entre elles d’intégrer l’accélérateur et de se développer. C’est Marseille Innovation, qui a accueilli ce grand oral dans ses bureaux du Pôle Média de la Belle de Mai. Cet incubateur – plus grand centre européen d’entreprises et d’innovation (CEEI) de la métropole – a fait profiter Start’inPost de ses connaissances de l’écosystème numérique local en participant à la présélection des candidats auditionnés.
Accélérateur et accompagnateur pendant un an
Vécue à l’origine comme une menace par La Poste, l’arrivée du numérique a fait chuter la fréquentation des bureaux de poste de 5 à 6% par an. Aujourd’hui, le groupe veut faire du numérique un atout pour son activité. Start’inPost c’est l’occasion, pour Hugues Hansen son directeur général, de « conquérir de nouveaux territoires en lançant de nouveau services ». Le programme de cet accélérateur est simple et dure une année, avec deux phases, pour les entreprises retenues : « une phase de business test de trois mois financée par Start’inPost durant laquelle la viabilité du projet est testée au niveau technique et commercial. Les startups bénéficient du réseau et de l’expertise du groupe. Puis une phase d’accélération de neuf mois durant laquelle La Poste donne tous les moyens (financiers et d’accompagnement) pour accélérer le développement des projets. » L’accélérateur, dans certains cas, peut investir jusqu’à 500 000 euros dans le capital d’une startup.
Au total, 17 startups et PME ont été auditionnées. Pour pouvoir être sélectionnées et présenter un pitch de 4 minutes et 5 slides maximum, elles devaient avoir fait la preuve du concept de leur projet, ne pas dépasser un chiffre d’affaire de 500 000 euros et surtout proposer une innovation qui entre dans les axes stratégiques de La Poste, et puisse servir à son développement, pour un partenariat gagnant-gagnant. Trois grandes thématiques sont ciblées par le programme : le commerce- e-commerce (commerce connecté, marketing digital ou fidélisation), les services de proximité et les objets connectés (silver économie, ville connectée, services à la personne), mais aussi la confiance numérique (moyen de paiement, coffre fort électronique, lutte contre la fraude). Chaque équipe devait également avoir un produit disponible et robuste à présenter afin que, dans le cas où elle serait sélectionnée, le produit puisse être montré à des prospects ou à des clients pour des tests.
4 startups tirent leur épingle du jeu
Après 1h30 de présentations chronométrées à la seconde près, quatre PME et startups innovantes ont particulièrement retenu l’attention de Hugues Hansen et son équipe et obtenue un entretien avec le directeur général : Keeex, Voisins Vigilants, Alertgasoil et Easy Delivery. Keeex propose un logiciel de collaboration sociale sécurisé qui permet aux salariés d’entreprises de chatter et échanger des fichiers en sécurité. Des documents qui peuvent être signés, commentés, partagés et validés en toute confidentialité. Il pourrait intéresser La Poste pour améliorer la communication et l’échange d’informations et de fichiers, entre salariés. Voisins Vigilants est le 1er réseau social de voisinage en France et voudrait créer une application mobile pour créer et gérer des communautés de voisins.
Alertgasoil propose un système de mesure du volume du carburant et permet une traçabilité des consommations en temps réel, pour une économie de 7 à 17% sur le poste carburant. Utile pour les véhicules de fonction du Groupe La Poste. Enfin Easy Delivery propose aux personnes ne vivant pas en France et désirant se faire livrer des colis vendus sur des sites Français (95% ne livrent pas en dehors des frontières), de se faire livrer dans un entrepôt de l’entreprise, qui se charge de réexpédier le colis vers son destinataire. Au coeur du secteur d’activité du groupe La Poste.
Aujourd’hui Start’inPost c’est une équipe de quatre personnes et déjà 15 expérimentations en 18 mois dans des domaines tels que le big data, l’impression 3D, les objets connectés ou la silver économie. C’est aussi deux stratups choisies au cours du grand oral à Nice récemment, six à Montpellier, mais parfois aucune dans certaines villes.
Durant le grand oral, nous nous sommes prêtés au jeu et nous sommes mis à la place de Start’inPost. Voici les trois startups que nous aurions choisi :
1. Minut’ Pass : marre de perdre du temps dans la file d’attente (un homme-une femme perd 6 mois dans sa vie dans les files d’attente), ce « Uber des services de proximité » propose une application qui permet de prendre une place en avance dans une file d’attente et de suivre l’avancée en temps réel. Une appli qui tient compte des horaires d’affluences et qui peut servir aussi bien à l’usager qu’à l’entreprise qui peut ainsi gérer son planning et proposer des services en fonction des heures creuses.
2. DA 24 FAB : le premier robot capable de vendre des médicaments 24h sur 24. A l’aide d’une ou plusieurs bornes placés en façade de pharmacie, la société permet de délivrer des médicaments sans prescription médicale. Ce système sécurisé permet une gestion de stock à distance, et une utilisation libre service à tout moment. Une innovation qui pourrait intéresser La Poste, puisqu’appliquée au service courrier, elle pourrait permettre aux utilisateurs de récupérer un colis à tout moment.
3. Timeko : Besoin d’une réponse simple et rapide ? Timeko est une application qui permet de prendre une décision rapidement ou de connaître l’avis de quelqu’un dans un délai cours. On pose une question ou on envoie un message court (avec ou sans photo pour illustrer), l’un de nos contacts répond par oui ou par non. La réponse est là et l’on peut même téléphoner à la personne. Une façon d’aller à l’essentiel, de réduire les mails, et les tchats dans les entreprises.
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(Illustration une : capture d’écran site Start’inPost. DR)