Qu’est-ce que Tajima Europe ?
Franck Raynal : Tajima Europe apporte des machines à broder depuis la maison mère au Japon. Nous vendons et assurons le support technique, les formations à l’utlisation de nos machines en France, au Benelux, en Suisse et au Maghreb. Nous formons aussi sur les logiciels qui sont vendus avec les machines et on fait l’assistance technique, le suivi de garantie, le SAV continuellement avec nos clients.
Côté matériel et prix, la plus petite machine démarre à 8 500 €. Les principales coûtent 40à 50 000€, les plus grandes et les plus customisées peuvent aller jusqu’à 150 000€. C’est un peu comme des voitures : il y a des machines standards que tout le monde peut acheter puis il y a la machine un petit peu spéciale car le client a des besoins spécifiques.
Pourquoi avoir choisi d’installer le siège de Tajima Europe à La Ciotat ?
F.R. : Nous nous sommes implantés à La Ciotat pour plusieurs raisons. D’une part parce qu’en 2014 il y a eu un changement de gérance donc le nouveau gérant, moi-même, étant dans le sud de la France. Il était plus pratique de se délocaliser car nous étions à Paris au préalable. Puis au niveau stratégie pour l’entreprise, c’est aussi un moyen de se recentrer sur l’Europe en général. Cela nous permettait d’avoir un accès central au continent mais aussi de nous rapprocher de nos marchés historiques que sont le Maghreb et tout le Nord de l’Afrique. À la Ciotat nous sommes huit sur place et quatre personnes itinérantes. D’autres collaborateurs sont basés au Benelux avec notamment un showroom à St Nicolas en Belgique.
Vous êtes l’un des leaders en France comme dans le monde. Que représente Tajima Europe ?
F.R. : Sur la France et en général sur l’Europe il y a deux grands intervenants : c’est nous et Barudan, une autre marque de machines japonaise avec qui on se partage le marché, à peu près à parts égales. En 2017 notre chiffre d’affaires a atteint 8,6 millions d’euros. Nous progressons chaque année : 6,3 millions en 2016 et autour des 5 millions en 2015. L’activité progresse assez rapidement parce nous réalisons de plus en plus de ventes et d’import-export sur l’Europe. Le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre depuis notre arrivée ici en 2014 mais on a aussi doublé le personnel depuis quatre ans. Pour les machines, on peut dire qu’on en vend une centaine à l’année, mais c’est variable.
Qui sont vos clients ?
F.R. : Nous avons quelques grands noms comme Chanel. Nos clients produisent aussi pour Lacoste. Nous travaillons avec d’autres entités de type Décathlon, des boutiques, des magasins, des brodeurs, des sérigraphes, des sociétés de communication. Tajima est le leader mondial dans la fourniture de machine à broder donc forcément les marques ou les grands noms se tournent vers des acteurs principaux de l’industrie dont on fait partie pour leurs études de marché. Nous n’avons pas spécialement de lien direct avec les petits designers. En général, les créateurs passent par des sous-traitants qui ont notre matériel.
Vous vous démarquez des autres fournisseurs avec de nouvelles technologies. Quelles sont-elles ?
F.R. : Nous proposons une nouvelle mécanique de broderie, une nouvelle technologie qui permet d’améliorer la qualité de la broderie à grande vitesse. Tajima est une société d’innovation, qui dépense beaucoup d’argent et de temps dans la recherche pour essayer d’améliorer la productivité de ses machines et puis surtout d’accompagner les clients vers de nouvelles technologies, de nouvelles options sur leurs machines. C’est exclusif chez Tajima. Le Pulse Cloud permet par exemple à certains de nos clients de pouvoir stocker et gérer leurs dessins de broderies en ligne. Ils vont pouvoir gérer à distance leur collection. Il suffit d’acheter le logiciel avec la machine et vous avez un accès au Pulse Cloud. Je ne crois pas que cela se fasse ailleurs, c’est exclusif à Tajima et à Pulse aussi, parce que c’est notre partenaire logiciel.
Vous êtes partenaire de la Maison Mode Méditerranée pour l’OpenMyMed Prize qui existe depuis deux ans. Vous recevez les lauréats du concours pendant leur “Fashion Booster Campus”, une période de cinq jours où les créateurs viennent rencontrer des professionnels à Marseille. Pourquoi cet engagement ?
F.R. : L’argument est le suivant : nous, Tajima, sommes industriels et fabriquons des machines. Pour eux c’est important de faire un lien entre l’industrie et la mode, les designers etc. C’est un moyen pour nous de dire voilà on est là, on a envie d’accompagner les gens qui font la mode d’aujourd’hui et de demain. Ce lien il est important dans notre communication. Pendant leur venue, on fait principalement de la pédagogie. Ce ne sont pas directement les créateurs qui vont investir dans nos matériels mais on leur explique quels sont les outils et la technologie disponibles pour leurs créations.
L’année dernière, deux sœurs égyptiennes qui faisaient parties des designers ont été les gagnantes du prix. Nous leur avons offert un voyage dans notre showroom à Milan dans lequel on trouve toutes les machines représentatives de notre gamme et on leur a créé un prototype. Ça nous a permis de faire un projet d’études avec elles et puis d’apporter de la broderie dans leurs sacs, car en l’occurrence elles font des sacs à mains. Je sais pas si elles produisent mais en tout cas c’est quelque chose que désormais elles savent faire et qu’elles peuvent envisager dans leurs créations.
Liens utiles :
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