Depuis son arrivée au gouvernement, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat, auprès du Premier Ministre, chargé du numérique, avait toujours repoussé les annonces sur la nouvelle French tech, label lancé par le précédent gouvernement et animé successivement par Fleur Pellerin puis Axelle Lemaire. Voici l’ère Mahjoubi ouvert avec l’annonce de la nouvelle ambition « French Tech 2022 » lors du discours de clôture de Viva Technology vendredi 25 mai.
Ce discours de clôture, dans un salon Viva Tech où les start-up provençales ont pu largement se présenter (stand de la Métrople Aix Marseille Provence et de la Région Sud), a été l’occasion pour Mounir Mahjoubi de souligner les enjeux de croissance et de consolidation que connait actuellement l’écosystème de start‐ups françaises. Selon lui, ces dernières nécessitent un changement d’échelle et de nouveaux engagements.
« Après l’éclosion, notre enjeu est désormais de faire s’envoler notre écosystème, en affirmant un état d’esprit, celui de la « Tech for Good », ou de la mise de notre action au service de la société. » Cet esprit français d’une approche au bénéfice de la société de la technologie n’empêche pas de fixer des priorités strictes : accompagnement des « scale‐ups », ou acteurs à forte croissance et potentiel de développement et soutien à la « deep tech », soit aux start‐ups à forte intensité technologique, l’aide au recrutement des talents et le renforcement de la visibilité des start‐ups à l’international. Au final, l’ambition est clairement affichée : « imposer la France comme l’écosystème start‐ups de référence en Europe. »
Kat Borlongan arrive à la tête de la mission
Pour relever ce défi, une nouvelle directrice de la mission French Tech a été nommée, il s’agit de Kat Borlongan, âgée d’une trentaine d’année. Entrepreneure et co‐fondatrice de l’agence de conseils d’innovation Five by Five. Elle aura à gérer plusieurs dossiers dans les semaines et mois qui viennent. Parmi la centaine de mesures annoncées par M. Mahjoubi (voir dossier de presse complet ci-dessous), figurent plusieurs projets stratégiques pour augmenter la visibilité et l’efficacité de l’écosystème. A l’automne 2018, un indicateur dédié « next 40 », équivalent du CAC 40, sera lancé afin de porter les acteurs les plus prometteurs. En matière de formation, dès le mois de juin, une mission visant à résoudre à moyen terme les tensions constatées sur les recrutements numériques va voir le jour. Des travaux sont également en cours pour faciliter encore davantage le recrutement des talents étrangers (assouplissement des conditions du French Tech visa, et groupe de travail sur la liste dite des « métiers en tension »).
L’appel à projet des métropoles French tech repoussé
Pour faciliter la vie des entreprises, un guichet unique d’achat de l’Etat sera en place avant fin 2018 pour les start-up qui souhaitent échanger avec ce dernier. Le seuil permettant de recourir à un marché public sans publicité ni mise en concurrence pour acquérir des produits innovants auprès des PME sera relever à 100 000 € (contre 25 000 € aujourd’hui), dans le cadre d’une expérimentation sur trois ans. Autre facilité : le dispositif France Expérimentation, qui permet à toute start-up de demander, à tout moment, un droit à déroger à un règlement ou à une loi en place pour déployer un nouveau business model a été relancé et renforcé.
De même, l’Etat s’engage à promouvoir l’essor des Initial coin offerings (Ico), grâce à une clarification du cadre attaché à ce mode de levée de fonds prometteur pour les start-ups en France et dans le monde. Quant à l’appel à projet pour le renouvellement des métropoles et hub french French tech, son lancement attendu avant l’été est repoussé à l’automne (lire la réaction de Pascal Lorne d’Aix Marseille French Tech). D’autres étapes importantes sont annoncées. En septembre, la feuille de route détaillée sera présentée. Et janvier 2019 est annoncé le 1er sommet annule de la French tech visant à rassembler tout l’éco-système. De quoi rebondir dans la foulée de la grand-messe internationale de la tech, le CES de Las Vegas.
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