Après s’être rendu à la rue d’Aubagne pour rencontrer les riverains, suivis de rendez-vous successifs avec des collectifs, Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence et du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie a annoncé jeudi 29 novembre à la préfecture des mesures prises par l’État , trois semaines après l’effondrement des deux immeubles qui a coûté la vie à 8 personnes.
Tout le monde face à ses responsabilités
« La situation aujourd’hui n’est pas acceptable », démarre Julien Denormandie. Seul derrière son pupitre, Il affiche sa fermeté face aux actions qui s’imposent, mais aussi face aux collectivités. « Je suis venu m’assurer que la mairie de Marseille et la Métropole puissent mettre en place une stratégie d’envergure afin que les solutions soient apportées immédiatement. Faire confiance c’est bien mais s’assurer des résultats, c’est encore mieux. Tout le monde doit faire face à ses responsabilités quand il s’agit de la sécurité et de la dignité des Marseillaises et Marseillais ».
Le ministre place deux objectifs en ligne de mire : le retour pour les habitants évacués ou, le cas échéant, leur relogement. Pour établir une étude sur les bâtiments évacués, l’État a mobilisé des experts du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Leur mission est cofinancée avec la Ville de Marseille et la Métropole. « Toute la lumière doit être faite sur ce qu’il s’est passé. Les responsabilités devront être établies et les raisons du drame devront être éclaircies », ajoute Julien Denormandie.
Points quotidiens et comité de pilotage mensuel
Des objectifs où il sera « intransigeant » et desquels sont tirées 12 actions que le ministre a énoncé dans un courrier adressé à Martine Vassal et Jean-Claude Gaudin. Parmi elles, celle du déblocage de 240 millions d’euros de subventions sur 10 ans en ce qui concerne la rénovation de l’habitat indigne et dédiés à travers l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Julien Denormandie a aussi instauré un point quotidien en préfecture. Présidé par le préfet de Région Pierre Dartout, il veillera à accélérer le relogement des personnes évacuées. Celui-ci sera complété par un comité de pilotage mensuel. Il va réunir « l’ensemble des services de l’État, de la Ville, la Métropole, des opérateurs, autant de fois que nécessaire. Les élus et la population seront informés de l’ensemble des contenus », précise le ministre.
« Je reviendrai autant que besoin »
Par ailleurs, le ministre a proposé à la mairie de mettre en place une mission d’accompagnement social renforcé à ses côtés. « Ma détermination est totale. Je ne suis pas seulement le ministre du Logement, je suis le ministre du Logement marseillais, je serai un ministre pour Marseille et je reviendrai à Marseille autant que besoin », déclare Julien Denormandie.
À noter également que, selon le ministre, 15 projets Marseillais au titre de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et pour l’instant non finalisés pourraient faire l’objet de subventions supplémentaires. Julien Denormandie n’a pas voulu s’exprimer sur l’information judiciaire contre X ouverte le 27 novembre. Néanmoins, il a tenu à renouveler sa détermination dans la lutte contre les marchands de sommeil à qui il avait « déclaré la guerre » plus tôt dans la journée. Le ministre a aussi répondu à la peur de la gentrification du quartier de Noailles après sa reconstruction. « Je serai un fervent défenseur des enjeux de mixité sociale. La rénovation/reconstruction ne se fera pas au détriment des Marseillais qui y vivent ».
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