Alteo contre-attaque. Mardi 12 février, l’association militante Zea a déversé dix tonnes d’une matière présentée comme des boues rouges devant le ministère de l’Ecologie et le siège d’HIG, la holding propriétaire d’Alteo pour dénoncer les pollutions de l’industriel. « Il s’agissait en fait de minerais de bauxite non encore transformés », s’insurge l’entreprise. Dans un communiqué du 28 février, le groupe annonce avoir porté plainte pour vol de minerais de bauxite. Il affirme que « les militants de l’association Zea se sont introduits sur son site de Mange Garri, qui est privé et fermé, pour prélever un matériau de manière illégale et ce à des fins calomnieuses et mensongères ».
Pas de risques sanitaires pour Alteo
Sur les accusations de pollution maritime, Alteo tient à faire un rappel : « Depuis le 1er janvier 2016, l’ensemble des résidus de bauxite issus de la production d’alumine sont traités. Il n’y a plus aucun rejet de « boues rouges » dans la mer », insiste la direction. Concernant le stockage de résidus solides de bauxite sur le site de Mange Garri, l’industriel réfute également tout risque sanitaire pour la population. Il se repose sur deux études de 2012 et 2018 réalisées par l’ Institut national de l’environnement industriel et des risques qui ont « conclu à la non-dangerosité des résidus de bauxite », affirme Alteo. « Les études de risques sanitaires conduites sur le site de Mange Garri ont également conclu à l’absence de risque en liaison avec les émissions de poussières », ajoute l’entreprise.
Plus de boues rouges, mais deux éléments toujours problématiques
Pour rappel, la justice a demandé à Alteo de réduire la quantité des effluents renvoyés dans les calanques pour respecter les valeurs limites d’émission d’ici décembre 2019. L’entreprise affirme qu’elle sera prête concernant le fer, l’arsenic, l’aluminium et le Ph mais a demandé un délai supplémentaire pour deux paramètres : le DCO (demande chimique en oxygène) et DBO (demande biologique en oxygène). La cour administrative d’appel de Marseille a rejeté sa demande en janvier. Alteo estimait qu’elle ne pourrait pas faire descendre ces deux éléments en dessous des valeurs limites avant le 1er trimestre 2020.