Le 25 janvier, lors des vœux de la CCIMP à la presse, Jacques Pfister a présenté les priorités de l’institution pour 2016. Au programme, le démarrage de la métropole et le passage à une « CCI du futur » en dépit des 145 postes supprimés.
« Aix, Juges and Métropole » ! Paraphrasant le célèbre « Sex, Drug and Rock and Roll » de Keith Richards, c’est ainsi que Jacques Pfister, président de la CCIMP, a résumé le feuilleton de la naissance de la métropole. « Nous vivons aujourd’hui un psychodrame politique, juridique et judiciaire pathétique. C’est d’autant plus enrageant que l’on sait que cette métropole est le territoire pertinent pour concurrencer les grandes capitales économiques européennes », s’est-il énervé.
Un Comité des projets et des investissements
Pour sa dernière année de mandat, avant les élections qui se dérouleront du 20 octobre au 2 novembre prochains, il a présenté les priorités de la Chambre de commerce. A commencer par la volonté affirmée de réussir le démarrage de la métropole : « nous sommes les partenaires économiques naturels de cette métropole et voulons en être acteurs, notamment avec la création d’un comité des projets et des investissements piloté par le président de la métropole. Nous serons vigilants sur l’impact de la métropole sur les entreprises et les ressources publiques » a-t-il annoncé. La CCI veut donc représenter les intérêts du monde économique auprès des politiques, parfois aveuglés par une vision clanique des territoires : « Faire grandir les entreprises n’est pas encore assez vu comme une priorité par les politiques au niveau métropolitain », a regretté Jacques Pfister.
Futur pilote du J1, pour l’accélération des entreprises
Deuxième priorité, « accélérer les entreprises ». D’abord, en développant les filières d’excellence et le soutien aux grands projets, en particulier dans les secteurs du numérique et de la logistique. A cet égard, Denis Philippon (Voyage Privé), présent aux côtés d’autres patrons (Rodolphe Saadé, CMA CGM, Hervé Brailly, Innate Pharma, Bernard Bigot, Iter, Alain Lacroix, Cepac, Johan Bencivenga, Upe 13, et Corinne Vezzoni, architecte), a regretté que la région n’aille pas plus vite pour construire une Silicon Valley à la française : « Il n’est pas trop tard mais il faut réagir très vite », s’est-il inquiété en voyant des start-ups s’installer à Londres ou à Berlin plutôt que sur Aix-Marseille.
Pour attirer les talents et les entreprises, Jacques Pfister a annoncé que la CCIMP prendrait des initiatives pour redynamiser le centre-ville historique de Marseille au cours du premier semestre, en collaboration avec la Ville. Sur le même plan, la Chambre de Commerce veut poursuivre la promotion du territoire, dans la continuité de la campagne « Si vous saviez tout ce qui se passe ici » initiée en 2014. « Le projet du J1 porté par la Ville de Marseille mérite que le monde économique y attache une attention particulière. Il pourrait être la synthèse de l’héritage de 2013 et le symbole de l’excellence économique de la Métropole », estime la CCIMP. « Nous sommes prêts à prendre les clés du camion J1 », a fait savoir Jacques Pfister. A condition que l’on y mette de l’essence…
Nom de code: CCI de Demain
Le dernier chantier, et non des moindres, porte le nom de code « CCI de demain ». Compte tenu de la diminution de ses ressources fiscales (elles ont diminué de 40% en trois ans), la Chambre de Commerce est en effet amenée à repenser son organisation : 145 postes seront supprimés, dont plus des deux tiers par des départs volontaires selon la direction ; des cessions d’actifs sont également prévues. La CCIMP veut rebondir avec la digitalisation de son offre, la segmentation de ses clients et le renforcement de sa capacité d’intervention sur grands les sujets du développement économique. Désireux que le monde économique soit à la manœuvre dans la construction du territoire, Pfister entend bien que la CCIMP soit le « Jedi » de l’épopée métropolitaine face au côté obscur de l’immobilisme.